En Occitanie, Action Logement a injecté 860 M€ pour relancer la production, livrer plus de 3 000 logements et racheter des programmes en panne. Découvrez comment ces actions répondent à l’attente record des demandeurs et ce qui doit encore changer en 2025.
Action Logement soutient la construction en Occitanie
Des moyens financiers inédits pour relancer la production
En 2024, Action Logement a mobilisé des moyens exceptionnels pour maintenir la construction dans un contexte de crise du neuf. Avec un investissement total de 860 millions d’euros, l’organisme a permis le lancement de milliers de chantiers en région Occitanie. Objectif : éviter le gel des programmes et répondre à une demande en forte hausse.
Le président régional, Guy Durand, a rappelé que cette stratégie visait à compenser la chute des mises en chantier, en fixant à ses filiales des objectifs de production très ambitieux. Ce choix a permis de maintenir l’activité dans le BTP et d’assurer la livraison de nouveaux logements malgré la conjoncture.
3 000 nouveaux logements livrés malgré la crise du neuf
En un an, plus de 3 000 logements sociaux ont été livrés en Occitanie, un niveau record pour la région. À ces réalisations s’ajoutent 2 572 réhabilitations dans le parc existant, preuve de la volonté d’améliorer la qualité du logement plutôt que d’attendre des reprises hypothétiques du marché.
Action Logement a aussi racheté 1 650 logements neufs aux promoteurs, permettant leur intégration immédiate dans le parc social. Une mesure saluée par les élus locaux, car elle a contribué à soutenir l’emploi dans la construction tout en offrant des solutions rapides aux ménages en attente.
Malgré ces succès, le modèle reste fragile : un tel niveau d’investissement n’est pas soutenable à long terme. Le groupe appelle désormais à un appui renforcé de l’État pour relancer durablement la construction de logements abordables.
Logement social et intermédiaire une réponse aux besoins locaux
Toulouse et le littoral parmi les zones les plus tendues
La région Occitanie affiche une tension historique sur le logement. À Toulouse, les demandes explosent et les délais d’attente atteignent parfois trois ans. Cette situation s’explique par la rareté du foncier, la hausse des coûts de construction et la baisse des programmes neufs depuis 2022.
Sur le littoral et dans les zones touristiques, le phénomène est similaire. Les travailleurs saisonniers peinent à se loger à proximité de leur emploi. Les communes des Pyrénées et de la côte méditerranéenne voient les loyers flamber, accentuant les inégalités territoriales déjà marquées.
Le logement abordable priorité pour les classes moyennes
Pour répondre à ces difficultés, Action Logement développe le logement intermédiaire, une formule destinée aux ménages dont les revenus dépassent les plafonds du social, sans atteindre ceux du privé. Ce segment joue un rôle clé pour fluidifier le marché.
Selon le président du Cral Occitanie, « 40 % du budget des ménages est absorbé par le logement ». En soutenant des projets à loyers maîtrisés, le groupe espère réduire cette charge et favoriser la mixité résidentielle dans les zones à forte tension.
Cette approche équilibrée permet de maintenir une offre accessible pour les classes moyennes tout en soutenant les communes confrontées à une pénurie croissante de logements adaptés.
Quelles solutions pour l’avenir du logement en région
Rachat réhabilitation et plateformes temporaires
Face à la crise, Action Logement multiplie les leviers d’action. Outre la construction neuve, le groupe mise sur la réhabilitation et le rachat de logements invendus pour agrandir rapidement son parc. Cette stratégie permet de limiter les délais et de remettre sur le marché des biens immédiatement habitables.
Une autre initiative innovante consiste à recenser les logements vacants dans le parc privé. Grâce à la garantie Visale, les propriétaires sont incités à remettre leurs biens en location tout en étant couverts contre les impayés. Cette mesure soutient notamment les jeunes actifs et les saisonniers.
Un appel à l’État pour relancer la construction neuve
Malgré les efforts engagés, la construction neuve continue de reculer, avec une baisse de près de 20 % en 2024. Les acteurs du logement social réclament une impulsion nationale pour lever les freins financiers et réglementaires.
Guy Durand plaide pour un « statut du bailleur privé » capable de sécuriser l’investissement locatif et de remettre sur le marché les logements vacants. Sans soutien de l’État, le risque est de voir la pénurie s’aggraver dans une région déjà sous tension.
Les prochains arbitrages budgétaires seront donc décisifs pour savoir si l’Occitanie pourra poursuivre ses efforts en faveur du logement social et accessible à tous.