Loi anti-Airbnb en France : les nouvelles règles et ce que cela change pour vos locations

Par Micheal Moulis le 30 décembre 2024 à 06:00
Mis à jour le 24 avril 2025 à 12:20

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Loi anti-Airbnb en France : les nouvelles règles et ce que cela change pour vos locations

Récemment votée, la loi anti-Airbnb marque un changement majeur pour les propriétaires et investisseurs qui louent leurs biens en courte durée. Cette nouvelle législation, qui vise à encadrer les locations saisonnières, pourrait bien transformer le marché. Examinons de plus près les objectifs de cette loi, ses impacts sur les propriétaires et ce qu’elle pourrait signifier pour l’avenir du secteur de la location saisonnière en France.

Les objectifs de la loi anti-Airbnb

La loi anti-Airbnb a été conçue pour répondre à plusieurs enjeux. D’une part, elle vise à lutter contre la raréfaction des logements disponibles pour les résidents permanents, notamment dans les grandes villes et les zones touristiques.

En effet, de nombreux logements sont détournés vers des plateformes de location de courte durée, ce qui contribue à la hausse des prix de l’immobilier et à la crise du logement.

En imposant des restrictions sur la durée de location et des conditions plus strictes pour les propriétaires, cette loi cherche à garantir un meilleur équilibre entre locations de courte durée et logement accessible pour les habitants.

Des restrictions accrues pour les propriétaires

Parmi les mesures clés, cette loi limite le nombre de jours de location d’un bien par an, souvent à un maximum de 120 jours pour les résidences principales.

Les résidences secondaires, quant à elles, peuvent nécessiter une autorisation spéciale de la mairie, surtout dans les zones tendues où le besoin de logement pour les résidents est prioritaire.

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Les propriétaires doivent également s’assurer de respecter des obligations déclaratives strictes.

Certaines villes imposent désormais un numéro d’enregistrement, permettant aux municipalités de suivre les locations et de contrôler leur conformité avec les réglementations locales.

Cette traçabilité facilite également les contrôles fiscaux, assurant que les revenus générés par les locations soient correctement déclarés.

Des sanctions renforcées pour les contrevenants

Le non-respect de ces nouvelles règles peut désormais entraîner des sanctions plus sévères. Les propriétaires qui dépassent la limite de jours autorisés ou qui omettent de déclarer leurs locations s’exposent à des amendes élevées.

Les autorités locales disposent également de davantage de moyens pour contrôler les plateformes de location, leur imposant de supprimer les annonces non conformes.

Cette hausse des contrôles et des sanctions est un message clair : l’objectif est de limiter les abus et de dissuader les propriétaires de transformer massivement leurs biens en locations saisonnières au détriment du logement résidentiel.

Les impacts potentiels sur le marché de la location saisonnière

Cette nouvelle loi pourrait bien transformer le marché de la location saisonnière en France.

Pour les investisseurs, ces restrictions impliquent une révision de leurs stratégies : ceux qui se concentrent sur la location courte durée devront peut-être envisager des options plus pérennes, comme la location longue durée.

Dans les zones touristiques, ces restrictions pourraient également diminuer l’offre de logements saisonniers, augmentant potentiellement les tarifs pour les voyageurs.

Cependant, pour les villes et leurs habitants, cette loi pourrait favoriser un meilleur accès au logement, équilibrant les besoins des touristes et des résidents.

Quelles perspectives pour les propriétaires et les investisseurs ?

Face à ce tournant réglementaire, les propriétaires et investisseurs doivent repenser leur approche.

Les résidences principales peuvent encore être louées sous certaines conditions, mais il devient essentiel de respecter la réglementation pour éviter les pénalités.

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Pour ceux qui possèdent des résidences secondaires dans des zones touristiques, les démarches administratives et les contraintes de location saisonnière sont plus strictes.

Une alternative consiste à louer en longue durée, une option moins rentable à court terme, mais plus stable et plus conforme aux nouvelles normes.


La loi anti-Airbnb représente un ajustement significatif dans le secteur de l’immobilier locatif en France. Si elle complique la situation des propriétaires qui privilégient la location de courte durée, elle pourrait aussi offrir des solutions de logement durable dans les villes en manque de logements. Ce tournant est une opportunité de repenser les investissements et de contribuer à un marché locatif plus équilibré.

La loi anti-Airbnb : un nouveau cadre pour la location saisonnière

La loi anti-Airbnb, adoptée en 2024, a profondément modifié les règles encadrant la location saisonnière en France. Elle vise à mieux réguler ce secteur, à protéger les résidents et à favoriser un tourisme plus durable. Plus d’informations sur les évolutions avec la loi anti airbnb ici.

Une déclaration préalable plus stricte

Désormais, tout propriétaire souhaitant louer son logement sur des plateformes comme Airbnb doit obligatoirement effectuer une déclaration en ligne. Cette déclaration doit préciser si le logement est la résidence principale du propriétaire, sa superficie, son classement énergétique, etc. Exemple : Monsieur Durand souhaite louer son appartement parisien de 50m² sur Airbnb. Il doit désormais effectuer une déclaration en ligne en précisant qu’il s’agit de sa résidence principale et en fournissant son DPE (Diagnostic de Performance Énergétique).

Une fiscalité moins avantageuse

Les revenus tirés de la location saisonnière sont désormais moins taxés avantageusement.
  • Baisse des abattements : Les propriétaires qui optent pour le régime micro-BIC bénéficient d’abattements moins importants sur leurs revenus. Par exemple, un propriétaire qui louait son appartement 120 jours par an et bénéficiait d’un abattement de 50% ne bénéficiera plus que d’un abattement de 30%.
  • Seuil d’imposition abaissé : Les propriétaires qui dépassent un certain seuil de revenus doivent désormais passer au régime réel d’imposition, ce qui implique une comptabilité plus complexe.
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Exemple : Madame Martin loue sa maison de campagne 6 mois par an. Avec les nouveaux seuils, elle doit désormais passer au régime réel d’imposition et tenir une comptabilité rigoureuse de ses revenus et de ses charges.

Des exigences énergétiques renforcées

Les logements proposés à la location saisonnière doivent désormais répondre à des normes énergétiques plus strictes.
  • Interdiction progressive des passoires thermiques : À partir de 2025, les logements classés G (les moins performants énergétiquement) seront interdits à la location. En 2028, ce sera au tour des logements classés F, et ainsi de suite.
  • Obligation de classement énergétique : Tous les logements proposés à la location saisonnière doivent désormais être classés énergétiquement.
Exemple : Monsieur Dubois possède un studio classé F qu’il loue sur Airbnb. Il devra réaliser des travaux de rénovation énergétique d’ici 2028 pour pouvoir continuer à le louer.

Un encadrement renforcé par les collectivités

Les collectivités locales disposent de nouveaux pouvoirs pour réguler la location saisonnière sur leur territoire.
  • Limitation de la durée de location : Certaines communes peuvent limiter la durée maximale de location de la résidence principale à 90 jours par an.
  • Interdiction dans certains quartiers : Les collectivités peuvent interdire la location saisonnière dans certains quartiers, notamment les zones tendues.
  • Mise en place de quotas : Les communes peuvent fixer un nombre maximal de logements pouvant être loués à des fins touristiques.
Exemple : La ville de Paris a décidé de limiter à 90 jours la durée maximale de location de la résidence principale et d’interdire la location saisonnière dans certains arrondissements.

A retenir

La loi anti-Airbnb a pour objectif de mieux réguler le secteur de la location saisonnière, de protéger les résidents et de favoriser un tourisme plus durable. Elle entraîne de nouvelles obligations pour les propriétaires, notamment en matière de déclaration, de fiscalité et de performance énergétique. Les collectivités locales disposent également de nouveaux outils pour adapter la réglementation à la situation locale.