Marché immobilier dans l’Hérault : baisse des ventes et variations de prix

Par Micheal Moulis le 31 octobre 2024 à 12:00

... lectures - Temps de lecture : 3 min

Marché immobilier dans l’Hérault : baisse des ventes et variations de prix

Le marché immobilier de l’Hérault traverse une période difficile marquée par des baisses significatives dans le volume des transactions et des variations inattendues des prix des biens immobiliers. En 2023, le secteur a souffert d’une baisse généralisée des ventes, accompagnée de fluctuations des prix selon les types de biens et leurs emplacements.

Un déclin marqué dans les transactions immobilières

Baisse généralisée des ventes

Entre juillet 2023 et juin 2024, le nombre total de transactions a chuté de manière drastique. Les ventes ont diminué de 29 %, passant de 32 640 en 2022 à seulement 23 300 en 2023.

Cette tendance préoccupante affecte tous les segments du marché immobilier, y compris les appartements neufs, les maisons anciennes et les terrains à bâtir.

Voir aussi  Logement jeune : les solutions d'Arpej face à la crise

L’impact s’est également ressenti sur les différentes villes de l’Hérault. Par exemple, Béziers a connu une réduction de 32 % des ventes d’appartements anciens avec un prix moyen de 1 600 €/m².

À Pérols, les prix des appartements sont restés stables à environ 2 700 €/m² malgré une diminution des transactions. À Vias, la vente de maisons anciennes a baissé de 20 % avec un prix moyen de 2 400 €/m².

https://twitter.com/MedhiAsten/status/1849864869644063079

Fluctuations des prix selon les segments

Malgré cette chute des transactions, le prix médian des appartements anciens est légèrement descendu, affichant une simple réduction de 0,7 %.

Contrairement aux tendances générales, les terrains à bâtir ont vu leur prix augmenter de 6,8 %, atteignant 120 €/m².

Une explication possible tient au fait que la demande pour ce type de bien reste forte en raison de la rareté des terrains disponibles.

Montpellier, chef-lieu du département, présente une situation inhabituelle. Alors que certaines zones enregistrent des baisses notables, d’autres montrent une grande résistance, voire une hausse des prix.

Par exemple, dans le centre-ville, les prix des appartements anciens se situent autour de 2 800 €/m² malgré une chute de 36 % des volumes de ventes.

Voir aussi  Comment les taux d'intérêt façonnent l'immobilier européen

Port Marianne, un quartier en développement, maintient des prix élevés (environ 3 000 €/m²) malgré une baisse des transactions.

Propositions pour un avenir durable

Mesures pour revitaliser le marché

Face à cette crise, diverses propositions émergent pour redynamiser le marché. Les notaires suggèrent notamment plusieurs pistes :

  • Assouplissement des conditions d’octroi des permis de construire.
  • Encadrement des locations de courte durée pour freiner la spéculation.
  • Reconversion des zones commerciales sous-utilisées en espaces résidentiels.
  • Surélévation des immeubles existants afin d’augmenter la densité urbaine sans étendre les zones construites.

Selon Philippe Martin, président des Notaires du Midi, il est crucial de réinventer l’urbanisme actuel. Il met en avant la nécessité de privilégier la densification urbaine plutôt que l’étalement inconsidéré des villes.

Le besoin urgent de transformation

L’urgence de la situation est accentuée par la croissance démographique rapide de l’Hérault, qui a connu une augmentation de 9 % entre 2010 et 2020 selon l’Insee.

La transformation de l’urbanisme devient ainsi impérative pour répondre aux besoins d’une population en expansion constante.

Voir aussi  Hausses, baisses, et opportunités : le marché immobilier en 2025 décrypté

En outre, la réduction des recettes fiscales pour les collectivités locales, causée par la baisse des transactions immobilières, renforce encore plus cette urgence.

En 2024, les revenus liés aux ventes immobilières ont chuté de 21 %, représentant environ 76 millions d’euros en moins pour les collectivités de l’Hérault.

Quelles perspectives pour le futur ?

Rôle des taux d’intérêt

Le niveau des taux d’intérêt joue un rôle déterminant dans l’évolution future du marché immobilier. Si les taux restent élevés, la crise pourrait s’aggraver davantage.

Les notaires de l’Hérault soulignent que seule une baisse des taux permettrait de voir une reprise significative des ventes et une stabilisation du marché.

Espoir d’un retournement

Pourtant, tout n’est pas sombre. Il existe certains signes indiquant qu’une reconfiguration intelligente peut relancer le marché.

L’adoption rapide des mesures proposées par les spécialistes permettrait de prévenir une aggravation de la situation et de poser les bases pour un rétablissement graduel.

En conclusion, le marché immobilier dans l’Hérault doit naviguer à travers des eaux troubles.

Les défis sont multiples mais non insurmontables, et avec des actions concertées, il est envisageable de tracer une voie vers la stabilisation et la reprise économique.

Sources