Baisse des ventes et des prix en Ile-de-France : ce que les experts prévoient pour 2025

Par Micheal Moulis le 07 décembre 2024 à 12:00
Mis à jour le 24 avril 2025 à 12:22

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Baisse des ventes et des prix en Ile-de-France : ce que les experts prévoient pour 2025

L’immobilier en Ile-de-France traverse une période difficile depuis plusieurs trimestres. Cette instabilité se caractérise par une diminution significative des volumes de ventes et des prix. Ce phénomène n’est pas sans conséquence sur le marché local, marquant un déclin persistant mais néanmoins en phase d’atténuation.

Un terrain marqué par l’attentisme et les ventes contraintes

Au fil des trimestres, les chiffres montrent que la région Ile-de-France connaît une contraction notable des volumes de ventes de logements anciens.

Durant le premier trimestre 2024, on a observé une chute de 22 % par rapport à l’année précédente. Cette tendance négative s’est maintenue avec une baisse de 17 % au deuxième trimestre et de 10 % au troisième trimestre.

Malgré cette réduction des rythmes de baisses, il est clair que l’activité ne retrouvera pas rapidement ses niveaux d’avant.

Notamment, Paris ainsi que ses Petites et Grandes Couronnes ne sont pas épargnées. Le nombre de transactions pour les appartements y a diminué de 11 %.

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En examinant les données de plus près, on constate que par rapport à deux ans auparavant, le volume des ventes a chuté de 39 %, illustrant l’ampleur de la crise immobilière qui secoue la région parisienne.

Des baisses annuelles de prix en modération

Parallèlement à la baisse des ventes, les prix des biens immobiliers ont également suivi une tendance descendante.

Cependant, cette baisse semble se stabiliser. Par exemple, pour les appartements en Ile-de-France, le retracement annuel des prix, initialement à 7,9 % au premier trimestre 2024, a été revu à 6,6 % au second trimestre, puis à 5,2 % au troisième trimestre.

Les maisons suivent une trajectoire similaire bien que la baisse soit légèrement amortie. Au début de l’année, leur prix avait chuté de 8,3 %, passant ensuite à 8,0 % pour finalement enregistrer une diminution de 5,3 % au troisième trimestre.

Comparés aux niveaux hauts du troisième trimestre 2022, ces chiffres révèlent une dépréciation globale de 10,3 % pour les appartements et de 10,5 % pour les maisons.

Le cas particulier de Paris intra-muros

Paris intra-muros affiche des statistiques encore plus frappantes.

Depuis fin 2020, les prix des appartements ont reculé de manière continue, atteignant une baisse totale de 11,8 % au troisième trimestre 2024.

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Les prévisions suggèrent une continuation de cette tendance avec des prix au m² pouvant tomber à 9 360 euros en janvier 2025, marquant une baisse annuelle potentielle de 3,2 %.

Pendant huit mois consécutifs, le prix moyen au m² dans la capitale a oscillé autour de 9 500 €, démontrant ainsi une certaine résilience malgré les conditions de marché détériorées.

Néanmoins, cette stabilité relative masque une décroissance progressive attendue d’ici peu.

Prévisions et attentes pour l’avenir

Malgré la conjoncture actuelle, les indicateurs avancés sur les avant-contrats alimentent un certain optimisme pour l’avenir. D’ici janvier 2025, une diminution modérée des prix de l’ordre de 1 à 3 % est anticipée.

Dans la Petite Couronne, une baisse annuelle de 2,1 % pour les appartements et de 3,4 % pour les maisons est attendue.

Quant à la Grande Couronne, les projections signalent une réduction moins prononcée : 1,4 % pour les appartements et autant pour les maisons.

L’espoir repose maintenant sur le fait que ce mouvement de baisse progressif permette une amélioration partielle de la solvabilité des acquéreurs, atténuant ainsi les incertitudes économiques générales.

Amélioration progressive de la solvabilité

Le choc des taux enregistré plus tôt semble commencer à s’atténuer, permettant une meilleure accessibilité au financement pour les acheteurs potentiels.

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La mensualité moyenne de remboursement, qui avait atteint son pic à l’été 2023, devrait reculer jusqu’en janvier 2025, facilitant ainsi lentement le retour des investisseurs privés sur le marché immobilier francilien.

Conséquences et implications sur le marché immobilier

Dans ce contexte fragile, le secteur reste dominé par une atmosphère d’attentisme. Les acheteurs comme les vendeurs adoptent des comportements prudents, rendant les ventes contraignantes.

Il va sans dire que pour certains propriétaires, vendre devient impératif face aux pressions financières croissantes.

Face à cette situation, certaines mesures peuvent être prises pour encourager une reprise plus dynamique.

Une révision des politiques de crédit, accompagnée de baisses de taux continues pourrait offrir une marge de manœuvre aux acteurs du marché.

De nouvelles tendances comme la demande de flexibilités de paiement ou l’écoulement des biens via des plateformes numériques représentent aussi des pistes d’innovation pertinentes.

Stratégies pour relancer le marché

  • Réduction graduelle des taux d’intérêt pour faciliter l’accès au crédit immobilier
  • Adaptation des politiques fiscales pour alléger la charge sur les propriétaires et les nouveaux acquéreurs
  • Promotion de solutions de financement alternatives et innovantes (crowdfunding immobilier, prêts entre particuliers)
  • Renforcement de la transparence et de la flexibilité dans les transactions pour restaurer la confiance des consommateurs

Redynamiser le secteur immobilier francilien nécessitera donc une approche multi-facettes impliquant tant les institutions financières que les réglementations locales.