Rebond immobilier timide en 2025 : faut-il attendre 2026 pour agir ?

Par Baptiste BIALEK le 11 septembre 2025 à 06:45

... lectures - Temps de lecture : 3 min

Rebond immobilier timide en 2025 : faut-il attendre 2026 pour agir ?

Reprise confirmée mais fragile : ventes en hausse, prix repartent légèrement, taux autour de 3,25 % freinent encore les acheteurs. 2026 pourrait marquer un nouvel équilibre, si l’incertitude politique se calme et que les reventes à perte diminuent.

Un marché immobilier en reprise mais encore fragile

Le bilan contrasté de 2025

Après plusieurs années de ralentissement, le marché immobilier montre enfin des signes positifs. Le volume de ventes a dépassé les 900 000 transactions, confirmant une tendance de reprise. Cependant, cette dynamique reste bien en dessous des attentes initiales.

Les premiers mois de l’année ont pourtant laissé espérer un rebond plus marqué. Le printemps, période habituellement favorable, n’a pas connu l’élan attendu. Cela explique pourquoi la reprise demeure qualifiée de timide.

Voir aussi  500 € pour chaque 100 000 € dès avril : ce que les acheteurs vont vraiment payer en frais de notaire

Des ventes en hausse mais un rythme timide

La progression des transactions (+8,2 % sur un an) illustre la sortie de crise, mais l’activité reste inférieure au seuil symbolique d’un million de ventes. Les experts soulignent que le marché reste en phase de convalescence.

Du côté des prix, la tendance s’inverse enfin : l’Indice des Prix de l’Immobilier affiche une hausse moyenne de +0,8 %. Si certaines métropoles renouent avec la croissance, Rennes fait exception avec une correction encore en cours.

Sur le marché locatif, les tensions se maintiennent. La hausse des loyers ralentit mais reste supérieure à l’inflation, pesant sur le pouvoir d’achat des ménages.

Les freins qui limitent la relance

L’impact persistant des taux d’intérêt

La baisse des taux initiée en 2024 avait nourri l’espoir d’un financement plus accessible. Pourtant, le seuil des 3 % sur 20 ans n’a pas été franchi. Les taux se stabilisent autour de 3,25 %, bloquant de nombreux projets.

Voir aussi  Combien pouvez-vous emprunter en 2025 ? Les chiffres qui vont changer votre projet immobilier

Au printemps, une hausse inattendue a même refroidi les acheteurs. Beaucoup ont préféré reporter leur acquisition, espérant un reflux qui n’est pas venu. Résultat : l’élan de reprise s’est enrayé.

En pratique, le pouvoir d’achat immobilier s’est légèrement amélioré, mais reste insuffisant pour relancer la confiance. Les acheteurs disposent en moyenne de 72 m², soit à peine plus qu’en 2023.

Les secundo-accédants freinés par la moins-value

Autre obstacle : la situation des propriétaires récents. Ceux qui souhaitent revendre se retrouvent piégés par une valeur de marché inférieure au prix d’achat. Dans certaines villes, près d’un vendeur sur cinq cède son bien à perte.

À Paris par exemple, les prix demeurent 11 % en dessous de leur pic de 2020. Cette perspective dissuade de nombreux ménages de se repositionner, réduisant la fluidité du marché et ralentissant la reprise.

Quelles perspectives pour 2026

Vers un nouvel équilibre des prix et des ventes

Malgré un contexte encore incertain, les spécialistes envisagent une poursuite de la reprise. Les taux devraient se stabiliser entre 3,25 et 3,5 %, limitant l’accès au crédit mais offrant davantage de visibilité aux acheteurs.

Voir aussi  Cette vieille maison à Zurich vaut 6 millions et la raison est surprenante

La reprise progressive des prix facilitera aussi les reventes, en réduisant les pertes constatées par de nombreux secundo-accédants. Cette évolution pourrait débloquer un volume supplémentaire de transactions.

Les prévisions annoncent environ 960 000 ventes en 2026, avec une hausse des prix comprise entre +2 % et +3 %. Ce scénario marque un retour à une dynamique plus équilibrée.

Un marché dépendant des incertitudes politiques

La trajectoire du marché immobilier dépendra fortement du climat politique et budgétaire. L’instabilité gouvernementale et la dette publique peuvent influencer la confiance des ménages comme des investisseurs.

Cependant, les acteurs du secteur restent optimistes : l’absence de baisse significative des taux devrait être intégrée par les ménages. En acceptant ce nouveau cadre, ils relanceront progressivement leurs projets immobiliers.

La reprise est amorcée, mais sa consolidation passera par la capacité des ménages à s’adapter et par des politiques de logement plus lisibles.