Chaque année, les dispositifs de défiscalisation représentent des milliards d’euros pour les finances publiques. En 2026, le gouvernement envisage de revoir certaines niches fiscales jugées trop coûteuses. Quelles sont celles qui pèsent le plus sur le budget de l’État ? Voici le classement des cinq avantages fiscaux les plus dispendieux, et ce que leur réforme pourrait changer pour vous.
Les niches fiscales, un coût majeur pour l’État
Qu’est-ce qu’une niche fiscale ?
Une niche fiscale désigne un dispositif permettant de réduire le montant de l’impôt à payer, soit par une réduction directe, soit par une déduction du revenu imposable. Ces avantages, souvent créés pour encourager un comportement économique ou social — comme l’emploi à domicile ou l’investissement locatif —, constituent un outil de politique publique.
Mais leur multiplication a un revers : selon le ministère de l’Économie, près de 500 niches fiscales existent aujourd’hui. Ensemble, elles représentent plusieurs dizaines de milliards d’euros de manque à gagner pour le budget national. Une somme considérable à l’heure où l’État cherche à réduire son déficit.
Pourquoi leur réduction revient au cœur du budget 2026
Face à ce poids croissant, le gouvernement a placé la question des niches fiscales au cœur du projet de loi de finances 2026. Objectif : récupérer environ 88 milliards d’euros grâce à un recentrage sur les dispositifs jugés les plus efficaces. Certaines aides, comme les réductions pour frais de scolarité ou les crédits d’impôt liés à l’emploi à domicile, sont particulièrement visées.
Cette stratégie marque une volonté politique : préserver les mécanismes soutenant l’économie réelle tout en supprimant ceux dont l’utilité sociale ou environnementale reste limitée. Une réforme sensible, car elle touche directement des millions de contribuables.
Le top 5 des niches fiscales les plus coûteuses
Le crédit d’impôt pour l’emploi à domicile (7,2 Mds €)
En tête du classement, le crédit d’impôt emploi à domicile coûte à lui seul plus de 7 milliards d’euros par an. Il permet aux particuliers de déduire 50 % des dépenses engagées pour un salarié à domicile : garde d’enfants, ménage, jardinage, aide aux personnes âgées… Près de cinq millions de foyers en profitent, mais le dispositif est jugé trop large par Bercy.
Une réforme pourrait restreindre certains services éligibles ou plafonner davantage le montant des dépenses prises en compte. Une mesure qui, selon les économistes, risquerait toutefois de fragiliser un secteur déjà en tension, celui des emplois à la personne.
L’abattement sur les pensions de retraite et autres dispositifs phares
Deuxième dépense majeure : l’abattement de 10 % sur les pensions de retraite, estimé à 4,7 milliards d’euros pour 2026. Ce mécanisme vise à compenser les charges que supportent les retraités, mais son coût ne cesse d’augmenter avec le vieillissement de la population.
Viennent ensuite d’autres dispositifs très onéreux : l’exonération des versements sur les plans d’épargne salariale (2,9 milliards), celle des heures supplémentaires (2,25 milliards) et la réduction d’impôt pour les dons aux associations (2,2 milliards). Autant de leviers que l’État pourrait partiellement revoir pour alléger la facture fiscale globale.
Vers une réforme progressive des avantages fiscaux
Les dispositifs dans le viseur du gouvernement
Le projet de loi de finances 2026 prévoit la suppression ou la réduction de 23 niches fiscales. Parmi elles, certaines touchent directement les ménages : réduction pour frais de scolarité, avantage pour l’emploi à domicile ou encore exonérations liées à l’épargne salariale. Le gouvernement veut concentrer les aides sur les dispositifs jugés « socialement utiles » et limiter les effets d’aubaine.
Ce recentrage s’inscrit dans une logique d’équité fiscale. Les contribuables bénéficiant de ces mesures représentent une part importante des foyers aisés, d’où la volonté d’un meilleur équilibre entre soutien social et efficacité budgétaire. La réforme vise aussi à simplifier un système devenu trop complexe pour les particuliers comme pour l’administration.
Quelles conséquences pour les contribuables ?
Pour les foyers concernés, la réduction ou la suppression de ces avantages pourrait se traduire par une hausse d’impôt dès 2026. Les ménages employant une aide à domicile ou les retraités risquent d’être les premiers touchés. Cependant, Bercy promet des ajustements progressifs afin de ne pas pénaliser les publics fragiles.
Les experts s’accordent sur un point : une rationalisation des niches fiscales paraît inévitable à long terme. Reste à savoir si la réforme parviendra à concilier équilibre budgétaire et acceptabilité sociale, sans freiner les comportements vertueux que ces dispositifs avaient pour but d’encourager.