Immobilier : comment le QR code sur les DPE va sécuriser vos transactions

Par Cyril KUHM le 29 juin 2025 à 18:00

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Immobilier : comment le QR code sur les DPE va sécuriser vos transactions

À partir du 1er juillet, un nouveau dispositif fait son entrée dans le secteur immobilier et pourrait bien transformer les habitudes de tous ceux qui souhaitent acheter ou vendre un bien : le diagnostic de performance énergétique (DPE) intègre désormais un QR code. Cette innovation vise à sécuriser la procédure et à limiter les risques liés aux faux diagnostiqueurs, une problématique dont l’ampleur n’a pas échappé à ceux qui suivent l’actualité immobilière ces dernières années.

Vers des diagnostics énergétiques plus transparents

La fiabilité du DPE est au centre des préoccupations depuis plusieurs mois.

Ce document, devenu obligatoire lors d’une transaction, influence directement le prix de vente, l’éligibilité à certaines aides et même, à terme, le droit de louer certains logements.

Face à ces enjeux majeurs, il devenait indispensable de renforcer les contrôles autour de la profession de diagnostiqueur immobilier et de leur certification.

L’intégration d’un QR code apparaît ainsi comme une réponse moderne à cette crise de confiance.

Dès que le professionnel se présente à son rendez-vous, il doit fournir un certificat de compétence équipé d’un QR code.

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Ce petit carré graphique sert désormais de carte d’identité numérique du diagnostiqueur : il permet de vérifier instantanément ses qualifications via une base officielle, limitant considérablement le risque de tomber sur un intervenant non agréé ou radié.

  • Vérification rapide de la certification du diagnostiqueur
  • Lutte contre les fraudes récurrentes
  • Réassurance pour les particuliers avant toute signature

Un double système de contrôle pour sécuriser le DPE

En complément du contrôle du diagnostiqueur, un autre QR code fera son apparition dès le 1er septembre, cette fois directement sur le document DPE remis à chaque propriétaire ou futur acquéreur.

Cette nouvelle étape garantit que le diagnostic fourni n’est pas un simple bout de papier sans valeur mais bien un justificatif validé par un organisme reconnu, avec toutes les conséquences réglementaires et financières que cela implique.

En scannant ce code, chacun sera redirigé vers la plateforme de l’Agence de la transition écologique, là où convergent toutes les certifications officielles.

L’objectif ? S’assurer que le rapport n’a pas été falsifié ou délivré sur la base de documents dépassés ou donnés à la mauvaise personne.

Ce dispositif offre un moyen utile de rassurer vendeurs comme acheteurs, souvent perdus face à la technicité de ces démarches administratives.

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Quel intérêt pour les particuliers ?

Pour un propriétaire, il devient impossible d’avancer « je ne savais pas ». Le contrôle du diagnostic s’effectue en quelques secondes et participe activement à assainir le marché.

Les locataires disposent désormais d’un outil fiable pour juger crédible le classement énergétique affiché sur l’annonce, impactant potentiellement leur future facture énergétique, voire leur confort quotidien.

Les professionnels voient également leurs responsabilités renforcées, avec la quasi-disparition du flou autour de l’origine et de la validité du DPE.

En cas de litige, la traçabilité du diagnostic sera nettement améliorée, ce qui bénéficiera aussi aux juges si un contentieux venait à éclater concernant la location ou la vente.

Les étapes clés de la mise en œuvre

La mise en place du QR code suit un calendrier précis : déploiement dès janvier pour la certification des intervenants, puis extension sur le certificat lui-même en septembre.

Ce déploiement progressif laisse le temps aux professionnels de se préparer et aux utilisateurs de s’adapter à ces nouvelles pratiques.

La réussite de cette digitalisation passe par une communication claire entre autorités, entreprises du secteur et clients finaux.

Des formations spécifiques sont envisagées afin que l’ensemble du réseau maîtrise parfaitement le processus.

Pour donner de la légitimité à la démarche, une réflexion autour de la création d’un ordre disciplinaire spécifique aux diagnostiqueurs émerge, à l’image de ce qui existe déjà pour certains métiers libéraux reconnus.

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Des sanctions durcies pour les fraudeurs

Parallèlement à ces innovations techniques, un volet répressif accompagne la réforme avec l’allongement de la période durant laquelle les fraudeurs seront placés sur liste noire.

Alors que cette inscription durait jusqu’à présent six mois, elle pourra atteindre 18 mois, voire deux ans en cas de récidive.

Ce durcissement vise à dissuader les déconvenues et à calmer un marché parfois soumis à la précipitation, tout en incitant les entreprises à miser sur la qualité plutôt que sur la quantité.

En effet, l’ancien modèle économique favorisait la multiplication des diagnostics effectués à la chaîne. Désormais, la valorisation portera davantage sur la rigueur et la transparence du service rendu.

Renforcer la formation et la revalorisation du métier

Dans l’esprit des autorités, la montée en compétence des diagnostiqueurs représente un axe majeur de la réforme en cours.

Mettre en place des formations post-bac spécialisées devrait créer une filière professionnelle solide, garantissant un socle de connaissances fiable pour les jeunes souhaitant s’engager dans cette voie.

Cette évolution s’accompagne d’un encadrement renforcé avec la constitution d’un organe représentatif doté d’un pouvoir disciplinaire réel, capable de prononcer des sanctions rapides et visibles en cas de manquement aux bonnes pratiques.

Ces mesures participent à resserrer les rangs autour d’un métier devenu stratégique, alors que la transition énergétique impose à chacun une exemplarité accrue.

Sources