Cette crise immobilière n’en finit plus de sévir, avec une chute spectaculaire des réservations de logements neufs. La flambée des taux de crédit affecte le pouvoir d’achat, plombant les mensualités. Le BTP vacille, menaçant des emplois, tandis que le budget 2024 est jugé « impuissant ». Plongée au coeur d’une tempête qui met à mal le marché du logement. Au sommaire :
L’impact des réservations dans le neuf sur l’emploi dans le BTP
Les réservations de logements neufs ont décliné de manière constante au cours des six derniers trimestres, plongeant de près de 40% au troisième trimestre 2023 [source : latribune.fr]. Cette spirale descendante résulte de la conjonction de la baisse de la production de logements neufs, de la hausse des coûts de construction et de l’accès restreint au crédit immobilier. Le secteur du bâtiment redoute la suppression de 150 000 emplois d’ici 2025, avec une récession pour 2023 en France, ce qui n’avait pas été du tout anticipé. La Fédération française du bâtiment pointe du doigt une activité en déclin, des défaillances d’entreprises en augmentation et des conséquences économiques majeures si aucune action n’est entreprise.
L’impact de la hausse des taux de crédit sur le pouvoir d’achat
L’analyse semestrielle du marché immobilier met en lumière une baisse continue du pouvoir d’achat des Français dans l’immobilier neuf. Malgré une légère baisse des prix dans plusieurs grandes villes, la hausse des taux de crédit a largement impacté le coût global d’acquisition, plongeant les acheteurs dans une période d’incertitude financière [source : capital.fr]. Alors que les tarifs moyens d’un logement neuf de trois pièces ont connu une baisse dans des villes telles que Paris, Lyon et Bordeaux ou Nantes, la hausse des taux de crédit a contrebalancé ces baisses. Les mensualités nécessaires à l’achat ont grimpé de manière significative dans des métropoles comme Toulouse et Strasbourg, mettant à mal le pouvoir d’achat immobilier des ménages. Les experts, tels que Cécile Roquelaure d’Empruntis, soulignent l’impact majeur des hausses successives des taux sur le budget des ménages. Les chiffres parlent d’eux-mêmes, avec une perte de capacité d’emprunt allant jusqu’à 13%. Heureusement, depuis novembre, la hausse des taux s’est ralentie, offrant un léger répit aux futurs acheteurs [source : empruntis.com]. Malgré la hausse constatée, des signes de stabilisation émergent avec la stabilité des taux de la BCE et le maintien de l’OAT. Les perspectives s’améliorent pour les emprunteurs, avec des taux qui devraient se stabiliser en dessous des 5%. En outre, les banques, dans un contexte financier plus favorable, sont plus enclines à se mobiliser.
Budget 2024 : des propositions qui ne conviennent toujours pas
Le projet de budget 2024, adopté en première lecture à l’Assemblée Nationale le 10 novembre, est critiqué comme insuffisant pour résoudre la crise du logement. Le rapport du député Horizons François Jolivet met en lumière les lacunes budgétaires, soulignant les risques pour l’État et les collectivités face à une crise immobilière qui perdure, notamment en ce qui concerne les droits de mutation (DMTO) compris dans ce qu’on appelle communément les « frais de notaire ». En outre, des tensions persistent autour du Prêt à Taux Zéro (PTZ), avec des revirements gouvernementaux sur la fin du dispositif Pinel, qui est censé être maintenu, voire étendue en 2024. La réforme, étalée jusqu’en 2027, recentre le PTZ sur les achats de biens neufs en zone tendue, ce qui impacte directement les primo-accédants, et sur les achats de biens anciens avec travaux en zone non tendue. Alors que, dans le même temps, le gouvernement propose d’inclure dans le budget 2024 des avantages fiscaux pour les SCPI. Voir notre article à ce sujet pour en savoir plus. La seule » éclaircie » dans cette « tempête » venant de l’augmentation de l’aide à la rénovation énergétique de MaPrimeRénov’ ainsi que dans une moindre mesure, l’investissement public dans des bâtiments administratifs et des écoles.
Et pendant ce temps, la crise persiste !
Malgré quelques mesures positives telles que le retour de la commande publique et l’augmentation de MaPrimeRénov’, la crise du logement persiste. Les réservations en chute libre, les menaces sur l’emploi dans le BTP et un budget jugé inefficace laissent entrevoir des temps difficiles pour le secteur immobilier en France. En outre, la hausse des taux de crédit a instauré un nouvel équilibre dans l’immobilier neuf. Entre prix en baisse, mensualités en hausse, et perspectives de stabilisation, les acheteurs doivent naviguer avec prudence dans ce marché en mutation, cherchant des solutions adaptées à ce nouvel environnement financier.
Les vidéos sur ce sujet
Je vous invite à regarder ces vidéos :
Budget 2024 : prêt à taux zéro, Airbnb. . . Ces amendements qui vont changer le quotidien des Français via Europe 1. Cette vidéo revient sur les amendements du PLF 2024
Doze d’économie : Immobilier, les bonnes nouvelles sont rares, en voilà une via BFM Business. Cette vidéo revient sur le fait que de plus en plus de grandes villes connaissent une baisse de prix au mètre carré ainsi que le point de vue de Nicolas Doze sur les mesures pour redresser la situation.