Réforme DPE : les 3 profils de logements qui verront leur note grimper dès 2026

Par Cyril KUHM le 02 août 2025 à 08:00

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Réforme DPE : les 3 profils de logements qui verront leur note grimper dès 2026

Le diagnostic de performance énergétique, plus souvent appelé DPE, s’apprête à connaître un tournant majeur. Grâce à une modification du mode de calcul programmée pour 2026, les logements bénéficiant d’un chauffage électrique pourraient bientôt afficher des notes plus avantageuses. À quoi faut-il s’attendre avec cette évolution ? Qui sera concerné par la réforme et quels impacts anticiper sur le marché immobilier français ?

Comprendre le rôle du DPE dans l’immobilier actuel

Apparu il y a plus de vingt ans, le DPE s’est imposé comme une référence incontournable lors d’une mise en location ou d’une vente.

Sa vocation première est claire : estimer la qualité énergétique du logement, pour permettre aux acquéreurs ou locataires de mieux appréhender leur future consommation d’énergie.

Il donne aussi, depuis quelques années, un statut quasi « écologique » au bien puisqu’il a un impact direct sur son attractivité.

Les professionnels du secteur apprécient sa capacité à guider les choix des particuliers.

Ce diagnostic favorise aussi indirectement la transition énergétique nationale, incitant les propriétaires à rénover leurs biens afin d’améliorer leur classement énergétique et de répondre aux exigences réglementaires toujours plus strictes.

Pourquoi modifier la méthode de calcul ?

Le DPE s’appuie sur différents paramètres, dont un coefficient spécifique destiné à convertir la consommation d’électricité réelle en énergie primaire.

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Jusqu’à présent, ce coefficient était fixé à 2,3 : cela signifiait que, pour chaque kilowatt-heure consommé sous forme d’électricité, la quantité d’énergie primaire attribuée était multipliée par 2,3.

Cette méthode avait un effet particulièrement pénalisant pour les logements chauffés à l’électricité, alors même que le mix énergétique français repose essentiellement sur une production décarbonée, notamment grâce au nucléaire.

Cette situation créait un déséquilibre, rendant les biens électriques moins compétitifs sur le plan énergétique, ce qui pouvait freiner leur valorisation et décourager certains investisseurs.

Face à ces constats, le gouvernement a donc annoncé un ajustement important de ce fameux coefficient.

Quels sont les objectifs poursuivis ?

En abaissant le coefficient à 1,9 dès le début de l’année 2026, l’intention affichée est double.

Premièrement, la nouvelle méthode vise à refléter plus justement l’impact écologique réel de l’électricité française.

Deuxièmement, elle entend corriger une perception injuste entre deux modes de chauffage, souvent comparés de façon inégale par les ménages au moment de choisir leur futur logement.

Cet alignement répond aussi à une volonté politique de rendre le parc immobilier français plus attractif tout en accélérant la réduction de la dépendance aux énergies fossiles.

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Les logements chauffés à l’électricité pourront ainsi remonter dans le classement, offrant de nouvelles perspectives, tant pour les vendeurs que pour les bailleurs.

Quel calendrier pour l’entrée en vigueur ?

La modification prendra officiellement effet le 1er janvier 2026, à la suite d’un processus réglementaire comprenant la publication d’un arrêté, prévue courant septembre 2025, puis une consultation publique ouverte dans la foulée.

Il faudra donc patienter encore plusieurs mois avant que la réforme n’entre concrètement en application sur le terrain.

L’écart entre l’annonce et l’application pourra générer une phase d’attentisme sur certains segments du marché, notamment chez les propriétaires de logements classés F ou G aujourd’hui, mais susceptibles de passer à la classe supérieure après la réforme.

Les conséquences pour les propriétaires et locataires

Non seulement la nouvelle règle devrait permettre à de nombreux logements chauffés électriquement d’obtenir un meilleur classement, mais elle pourrait également encourager davantage de ventes et de locations.

La réforme risque en effet de ramener sur le marché des biens jusque-là considérés comme énergivores selon l’ancienne grille.

Pour les propriétaires, c’est l’opportunité de voir revaloriser des logements qui, parfois, étaient injustement dévalorisés.

Qu’en est-il côté locataires ? Ils pourraient bénéficier d’un choix plus vaste et d’éventuelles conditions de négociation différentes.

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Cela contribue aussi à renforcer la protection contre certaines barrières à l’accès à la location ou à la propriété, posées par une note DPE défavorable.

Qui sera réellement concerné par ce changement ?

Tous les logements utilisant l’électricité comme principale source de chauffage verront leur DPE recalculé dès la mise en œuvre de la nouvelle méthode.

Cela inclut aussi bien les appartements urbains que les maisons individuelles en périphérie.

  • Propriétaires de biens classés F ou G recourant à l’électricité
  • Bailleurs disposant d’appartements équipés de radiateurs électriques
  • Acheteurs potentiels scrutant le classement énergétique pour établir leur budget prévisionnel
  • Gestionnaires de copropriétés souhaitant anticiper les évolutions réglementaires

Le nouveau calcul ne concernera pas uniquement ceux disposant déjà d’un DPE à refaire.

Toute transaction intervenant à partir de janvier 2026 sera soumise à la nouvelle règle.

Cela signifie qu’un logement aujourd’hui considéré comme passoire thermique pourrait bénéficier d’un meilleur classement sans intervention particulière sur ses équipements ou son isolation.

Répercussions attendues sur le marché immobilier

Au fil des prochains mois, les acheteurs et les vendeurs risquent d’adapter leur stratégie.

Certains pourraient décider de différer leur projet de vente ou d’achat en espérant obtenir une meilleure note après la réforme, ce qui pourrait temporairement ralentir le volume global de transactions.

En parallèle, ce nouvel équilibre pourrait modifier en profondeur la répartition des passoires thermiques, susceptibles de devenir moins nombreuses quasiment du jour au lendemain.

Cela pourrait redessiner la géographie de l’offre locative disponible et ouvrir la voie à de nouveaux arbitrages pour les acteurs institutionnels de l’immobilier.