Les nouvelles règles du DPE en 2024 : ce que chaque propriétaire doit savoir

Par Micheal Moulis le 06 décembre 2024 à 10:00
Mis à jour le 24 avril 2025 à 12:22

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Les nouvelles règles du DPE en 2024 : ce que chaque propriétaire doit savoir

Le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) est devenu indispensable dans le secteur immobilier depuis le 1er juillet 2021. Cet indicateur permet de mesurer la performance énergétique d’un bien et influe grandement sur les décisions liées aux ventes, achats et locations de biens immobiliers en France. Cet article examine les aspects cruciaux du DPE, ses méthodes de calcul, ses impacts à court et à long terme, ainsi que les défis liés à sa mise en œuvre.

Qu’est-ce que le diagnostic de performance énergétique ?

Le DPE évalue la consommation énergétique d’un logement ainsi que son impact en termes d’émissions de gaz à effet de serre.

Il classe les bâtiments sur une échelle allant de A à G, où A représente les bâtiments les plus économes en énergie et G les plus énergivores.

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Ce diagnostic est désormais obligatoire pour toute transaction immobilière et doit être renouvelé tous les dix ans, ou immédiatement en cas de travaux importants.

Un logement avec une consommation énergétique supérieure à 450 kWh/m² par an est classifié comme indécent et ne peut pas être loué.

Ce seuil a pour objectif de pousser les propriétaires à rénover leurs biens afin d’améliorer leurs performances énergétiques.

Nouvelles réglementations et dates clés

  • Dès 2028 : Les logements classés F seront interdits à la location.
  • Dès 2034 : Cette interdiction s’étendra aux logements classés E.

La nouvelle méthode de calcul du DPE

Jusqu’en 2021, le diagnostic était principalement basé sur les factures d’énergie des trois dernières années. Cependant, cette approche présentait des lacunes, notamment en termes de précision et de fiabilité.

La méthodologie a été repensée pour inclure davantage de variables, offrant ainsi une vue plus complète et nuancée.

Facteurs pris en compte

Les nouvelles mesures du DPE tiennent compte de multiples paramètres :

  • Présence ou absence d’ombres portées sur le bâtiment
  • Qualité des isolants utilisés
  • Confort d’été et efficacité des systèmes de climatisation
  • Performances des équipements de chauffage et de ventilation
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Ces ajustements permettent désormais une évaluation plus représentative de la réalité énergétique des logements.

Fiabilité et critiques du DPE

Malgré ces améliorations, des écarts persistent entre les résultats théoriques du DPE et la consommation réelle observée. En juin dernier, une étude réalisée par le Conseil d’analyse économique (CAE) a souligné certaines de ces divergences croissantes.

Écarts entre théorie et pratique

La progression de la consommation énergétique en fonction des classes de performance est indéniable, mais les chiffres indiquent que ces progrès sont moins marqués qu’attendu.

Cela s’explique en grande partie par les comportements des ménages, souvent négligés dans les évaluations théoriques.

Effet rebond : une explication majeure

L’effet rebond correspond à une hausse de la consommation après rénovation en raison d’un usage accru des équipements, sous prétexte que les déperditions sont moindres.

Ainsi, malgré des installations plus performantes, la consommation augmente et réduit l’efficacité globale des rénovations énergétiques.

Le coût et la certification des diagnostics DPE

Pour réaliser un DPE, il est impératif de faire appel à un diagnostiqueur certifié par l’État. Le coût moyen se situe entre 100 et 250 €, mais peut varier en fonction de divers facteurs comme la complexité du bâtiment ou la région.

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Certaines associations professionnelles, comme la CDI-Fnaim, ont noté une augmentation des tarifs de l’ordre de 15 %, liée à ces nouvelles exigences.

Selon Yannick Ainouche, président de la fédération, cette hausse est justifiée par la nécessité de former les diagnostiqueurs aux nouvelles méthodes de calcul et l’introduction de critères supplémentaires.

L’avenir du DPE

Le DPE reste un outil crucial pour inciter à la rénovation énergétique des bâtiments et réduire leur empreinte carbone.

Avec les futures restrictions concernant les locations, il est probable que de nombreux propriétaires prendront des mesures concrètes pour améliorer la classification de leurs biens.

Rénovation énergétique : un enjeu majeur

  • Améliorer l’efficacité énergétique : remplacer les anciennes fenêtres par des modèles à double vitrage
  • Isoler les combles et les murs externes pour limiter les pertes de chaleur
  • Installer des équipements de chauffage et ventilation plus performants

Ainsi, comprendre les tenants et aboutissants du DPE permet non seulement d’être conforme aux obligations légales mais aussi d’optimiser la valeur énergétique des biens immobiliers.