Surveillance excessive des salariés : une entreprise immobilière sanctionnée par la CNIL

Par Micheal Moulis le 13 février 2025 à 12:00
Mis à jour le 24 avril 2025 à 12:15

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Surveillance excessive des salariés : une entreprise immobilière sanctionnée par la CNIL

La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) a infligé une amende de 40 000 euros à une entreprise du secteur immobilier pour des pratiques de surveillance excessives à l’encontre de ses employés. Ce rappel à l’ordre souligne l’importance du respect de la vie privée en entreprise et fixe des limites claires aux outils de contrôle utilisés par les employeurs.

Un système de surveillance jugé disproportionné

L’entreprise en question avait mis en place plusieurs dispositifs pour suivre l’activité de ses salariés.

Parmi eux, un logiciel espion installé sur les ordinateurs des employés en télétravail, qui enregistrait les périodes d’inactivité et capturait régulièrement des images de l’écran.

De plus, un système de vidéosurveillance surveillait en continu les locaux, enregistrant à la fois l’image et le son. Cette double surveillance, selon la direction, visait à prévenir les vols et à évaluer la productivité des employés.

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Toutefois, la CNIL a jugé ces pratiques excessives et attentatoires aux droits fondamentaux des salariés.

Une enquête déclenchée par des plaintes

Alertée par des plaintes de salariés, la CNIL a mené une investigation approfondie. Elle a constaté que les employés étaient filmés en permanence et que leurs données étaient collectées sans justification suffisante.

L’absence d’information claire sur ces dispositifs a également été pointée du doigt.

Selon la réglementation en vigueur, tout employeur mettant en place une surveillance doit respecter plusieurs principes :

  • Proportionnalité : la surveillance doit être strictement nécessaire et limitée à l’objectif poursuivi.
  • Transparence : les employés doivent être informés des dispositifs mis en place, de leur finalité et des données collectées.
  • Respect de la vie privée : la collecte d’informations ne doit pas porter atteinte aux libertés individuelles des salariés.

Une sanction exemplaire pour rappeler les règles

Face à ces manquements, la CNIL a infligé une amende de 40 000 euros à l’entreprise fautive.

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Elle a également choisi de rendre publique sa décision pour sensibiliser les employeurs aux obligations légales en matière de surveillance des salariés.

Toutefois, tenant compte de la taille de l’entreprise et de sa coopération lors de l’enquête, son nom n’a pas été divulgué.

Ce que les employeurs doivent retenir

Cette affaire rappelle aux employeurs l’importance de concilier gestion de l’entreprise et respect des droits des salariés. Avant d’installer un dispositif de surveillance, il est essentiel de :

  • Évaluer la nécessité réelle du dispositif et s’assurer qu’il n’est pas excessif.
  • Informer clairement les salariés sur les moyens de surveillance utilisés.
  • Respecter les libertés individuelles en limitant la collecte de données au strict nécessaire.

Une bonne gestion de la surveillance en entreprise permet de préserver un climat de confiance tout en restant en conformité avec la législation.