Taux immobiliers stables cet été : faut-il en profiter pour renégocier son prêt ?

Par Cyril KUHM le 17 juin 2025 à 18:00

... lectures - Temps de lecture : 4 min

Taux immobiliers stables cet été : faut-il en profiter pour renégocier son prêt ?

Le mois de juin 2025 s’inscrit sous le signe d’une stabilité remarquable des taux de crédit immobilier, même si l’on observe quelques variations selon la durée de remboursement choisie. Pour les ménages qui envisagent un achat immobilier ou une renégociation, ce contexte mérite toute leur attention. Voici un tour d’horizon sur les tendances récentes, les facteurs qui influencent le marché actuel et quelques conseils pratiques pour tirer son épingle du jeu.

Que révèle l’évolution des taux immobiliers à l’été 2025 ?

Les derniers chiffres mettent en avant une stagnation notable des taux moyens proposés par les banques, avec seulement de très faibles fluctuations ces derniers mois. Les prêts signés en mai affichent ainsi un taux moyen global autour de 3,11 %.

Cette moyenne cache toutefois des nuances : on relève environ 3,05 % sur quinze ans, 3,09 % sur vingt ans et jusqu’à 3,17 % sur vingt-cinq ans.

Voir aussi  Les secrets pour garantir l'approbation de votre crédit immobilier

En comparaison avec le printemps 2025, il n’y a donc pas eu de bouleversement majeur. Certains courtiers ont même enregistré de légers reculs par rapport aux niveaux constatés en février ou avril.

Cette période marque surtout une rupture avec la longue série de hausses qui avait pesé sur le marché pendant plus d’un an, sans pour autant provoquer un regain d’enthousiasme généralisé.

Comment interpréter la légère reprise de la production de crédits immobiliers ?

L’activité bancaire montre quelques signes encourageants : les volumes de crédits accordés repartent doucement à la hausse.

En mars dernier, douze milliards d’euros ont été octroyés pour des crédits à l’habitat (hors renégociations), ce qui fait remonter l’encours total après une phase prolongée de repli.

Certes, on reste loin des records historiques, mais cette évolution apporte une note positive pour le secteur.

Du côté des renégociations de prêt, la stabilité demeure avec environ deux milliards d’euros mensuels depuis plusieurs trimestres.

Cela signifie que les opportunités d’améliorer ses conditions actuelles sont moins nombreuses qu’auparavant.

Il faudrait probablement une nouvelle baisse significative des taux moyens pour relancer véritablement la dynamique.

Quels changements attendre d’ici la fin de l’été ?

Beaucoup de regards se tournent vers la Banque Centrale Européenne (BCE) et ses futures décisions sur les taux directeurs.

Voir aussi  13 données clés pour décrypter la reprise immobilière du printemps 2025

Une poursuite de leur baisse pourrait permettre aux banques françaises d’ajuster encore leurs barèmes dans les semaines à venir, surtout si la concurrence reste forte entre les établissements.

Ce mouvement n’est cependant jamais immédiat ni uniforme. Certaines durées pourraient profiter plus rapidement d’une baisse, tandis que d’autres resteraient stables en attendant une tendance plus affirmée.

À ce stade, rien ne laisse présager une correction brutale, mais plusieurs indicateurs suggèrent un climat favorable à la négociation.

Taux relevés sur différentes durées : où se situent les meilleures opportunités ?

Une analyse attentive des offres révèle que la différence de taux entre établissements reste relativement faible. Sur dix ans, les meilleurs dossiers bénéficient de taux allant de 2,90 % à 3,20 %.

Passé quinze ou vingt ans, la fourchette varie entre 3,05 % et 3,48 % selon la qualité du profil, l’apport personnel ou la nature du projet financé.

Certains profils parviennent à obtenir des conditions avantageuses, notamment grâce à une gestion financière rigoureuse et un apport important. Plusieurs leviers peuvent être activés pour optimiser un dossier :

  • Présenter un dossier complet avec toutes les pièces justificatives à jour
  • Soigner le reste à vivre après paiement de la mensualité
  • Négocier le taux d’assurance emprunteur pour réduire le coût global
  • Mettre en avant toute source de revenus complémentaires
  • Comparer systématiquement plusieurs propositions avant de prendre une décision
Voir aussi  Acheter un bien immobilier sans apport en 2024

Quelle place occupe l’assurance emprunteur dans le coût global ?

Au-delà du taux nominal du crédit, l’assurance emprunteur pèse parfois lourd dans le montant total à rembourser.

Selon le montant emprunté et les garanties retenues, elle représente aujourd’hui entre un quart et la moitié du coût des intérêts.

Il est donc essentiel de ne pas accepter d’emblée l’offre proposée par sa banque, mais de comparer les solutions alternatives et personnalisées disponibles.

La législation récente favorise la délégation d’assurance, permettant de changer de contrat durant la vie du prêt.

Un particulier bien informé peut ainsi réduire sensiblement son coût global, à condition de respecter les délais, modalités et garanties exigées.

Quels indices scruter pour anticiper les évolutions prochaines des taux immobiliers ?

Se contenter du taux proposé par les banques donne une vision incomplète.

Plusieurs paramètres économiques sont déterminants : l’accès au financement interbancaire, le niveau de prise de risque accepté par les établissements, et leur stratégie interne concernant les marges.

L’évolution de l’encours global des dettes immobilières constitue aussi un indicateur précieux.

Une légère progression traduit généralement une confiance retrouvée chez les banques comme chez les ménages, tout en signalant une attractivité renouvelée de l’investissement résidentiel ou locatif.

Cela laisse entrevoir une possible amélioration futur des conditions de crédit, même si un retour aux records de 2022 semble peu probable à court terme.

Sources