Taxe foncière : découvrez si vous payez plus que vos voisins

Par Micheal Moulis le 30 août 2025 à 16:45

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Taxe foncière : découvrez si vous payez plus que vos voisins

En 2025, la taxe foncière reste un poste de dépense sensible pour les propriétaires. Entre la revalorisation nationale des valeurs locatives et les choix budgétaires locaux, le montant final varie fortement d’un territoire à l’autre. Pour savoir si vous payez “trop”, commencez par comprendre ce qui compose votre impôt.

Comprendre comment est calculée la taxe foncière

La base cadastrale et son évolution annuelle

Le calcul part de la valeur locative cadastrale de votre bien, c’est‑à‑dire un loyer théorique annuel fixé par l’administration. Cette base tient compte de la catégorie du logement, de sa surface et d’éléments de confort.

Chaque année, l’État applique une revalorisation nationale à cette base. En 2025, la hausse est limitée à +1,7 %, après plusieurs années plus dynamiques. Cette mécanique s’ajoute aux mises à jour locales (travaux d’agrandissement, changement d’affectation, etc.).

Concrètement, une base plus élevée augmente mécaniquement l’impôt, même si les taux locaux restent stables. C’est pourquoi deux logements similaires peuvent générer des montants différents selon leur commune ou leur historique cadastral.

Les différents taux appliqués

Sur cette base, on applique des taux votés par les collectivités : commune, intercommunalité, voire syndicats mixtes. Le résultat donne la TFB (taxe foncière sur les propriétés bâties), à laquelle peut s’ajouter la TEOM (taxe d’enlèvement des ordures ménagères).

  • Taux communal — décidé par la mairie, il pèse souvent le plus.
  • Taux intercommunal — finance les services mutualisés de l’agglomération.
  • TEOM — couvre la collecte et le traitement des déchets, très variable selon les territoires.
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Le montant final dépend donc de deux leviers : la base cadastrale (mise à jour et revalorisée) et les taux locaux (votés chaque année). Une commune peut afficher un taux modéré mais une base élevée, ou l’inverse. D’où l’importance de regarder les deux pour juger si votre taxe est “élevée”.

Dernier point de méthode : comparez toujours des éléments homogènes (même type de bien, même période, même périmètre fiscal). C’est la condition pour une lecture fiable de votre avis et pour repérer des marges d’optimisation locale (exonérations, corrections de surface, erreurs de classement).

Comment comparer votre taxe foncière en 2025

L’outil officiel pour visualiser les taux par commune

Le ministère de l’Économie met à disposition un outil interactif gratuit permettant d’analyser les taux d’imposition locaux. En quelques clics, vous sélectionnez votre région, votre département puis votre commune. Vous visualisez alors le taux communal de taxe foncière appliqué sur les propriétés bâties (TFB).

Cet outil couvre actuellement les années 2021 à 2024 et sera mis à jour prochainement avec les données 2025. Vous pouvez y comparer non seulement votre commune, mais aussi les villes voisines ou les communes de votre intercommunalité.

L’interface propose aussi des taux complémentaires comme la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM) ou la taxe d’habitation sur les résidences secondaires. Cela vous permet d’avoir une vision complète des impôts locaux pesant sur votre logement.

Comparaison avec la moyenne départementale et régionale

L’outil affiche deux références précieuses : la moyenne départementale et la moyenne régionale. Ces repères sont essentiels pour savoir si votre commune pratique une fiscalité plutôt “douce” ou au contraire plus lourde que la moyenne.

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Par exemple, un taux communal de 22 % peut sembler élevé isolément. Mais si la moyenne départementale atteint 28 %, votre commune reste compétitive. À l’inverse, un taux inférieur à 20 % peut s’avérer élevé si la moyenne locale n’est que de 15 %.

Comparer votre taxe foncière à ces échelles vous permet de situer objectivement votre ville et d’anticiper les évolutions possibles selon les politiques locales.

Enfin, gardez en tête que ce comparatif n’est qu’un indicateur : la valeur locative cadastrale de votre logement influe tout autant sur le montant final. C’est pourquoi deux propriétaires d’appartements similaires peuvent payer des montants très différents, même au sein d’une même commune.

Exemples concrets de villes et écarts de taux

Paris et sa hausse limitée malgré tout

À Paris, le taux communal de taxe foncière reste relativement modéré par rapport à la moyenne régionale. En 2024, il s’établissait à 21,19 %, contre plus de 37 % en Île-de-France. Malgré une hausse récente, la capitale conserve donc un avantage fiscal certain face aux autres villes franciliennes.

Cependant, la TEOM (taxe d’enlèvement des ordures ménagères) y est plus lourde qu’ailleurs : 6,21 %, au-dessus de la moyenne régionale de 9,89 %. Cette charge supplémentaire illustre comment un taux communal attractif peut être compensé par un impôt complémentaire élevé.

Concrètement, pour un appartement parisien moyen, cela se traduit par une facture globale plus équilibrée que dans d’autres métropoles, mais la hausse progressive depuis 2023 reste perceptible.

Villes moyennes et communes rurales plus touchées

Dans certaines villes de banlieue ou communes rurales, la situation est différente : les taux communaux dépassent souvent 25 %, parfois même 30 %. Si ces taux peuvent paraître élevés, ils sont justifiés par des budgets municipaux plus restreints et des besoins de financement accrus.

Exemple avec Suresnes (Hauts-de-Seine) : son taux communal atteignait 26,79 % en 2024, supérieur à celui de Paris mais encore inférieur à la moyenne régionale. En revanche, la TEOM de 4,37 % y reste bien plus faible que dans la capitale, ce qui équilibre la charge totale pour les habitants.

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Dans des petites communes du Massif central ou de zones rurales, la combinaison d’une base cadastrale plus faible et de taux plus élevés donne des résultats très contrastés. On peut donc y trouver des propriétaires payant moins qu’en ville, malgré des pourcentages impressionnants sur le papier.

Ces exemples montrent l’importance de ne pas se limiter au seul chiffre du taux communal. La TEOM, les taux intercommunaux et la valeur locative cadastrale conditionnent tout autant votre facture finale.

Hausse prévue en 2025 ce qui va réellement changer

Une revalorisation limitée à +1,7 %

En 2025, la revalorisation nationale des valeurs locatives cadastrales est fixée à +1,7 %. Ce chiffre correspond à l’inflation de l’année précédente, bien plus modeste que les hausses récentes : +3,4 % en 2022, +7,1 % en 2023 puis +3,9 % en 2024.

Pour les propriétaires, cela signifie que l’augmentation de la taxe foncière sera cette année plus contenue. Concrètement, une facture annuelle de 1 200 € en 2024 grimpera mécaniquement d’environ 20 € en 2025, hors évolution des taux locaux.

Cette revalorisation étant appliquée à toutes les communes, les écarts entre territoires continueront à dépendre principalement des décisions locales en matière de taux.

Les élections municipales et leur effet sur les taux

2025 est marquée par l’approche des élections municipales, un contexte qui incite souvent les collectivités à geler ou limiter les hausses pour éviter une grogne fiscale. Beaucoup de mairies devraient donc maintenir des taux proches de ceux de 2024.

Cela ne veut pas dire qu’aucune hausse n’aura lieu : certaines communes en difficulté budgétaire pourraient décider d’augmenter leur taux communal ou intercommunal pour financer de nouveaux projets. Mais globalement, la tendance devrait rester modérée.

Pour les propriétaires, la combinaison d’une revalorisation nationale faible et d’une probable stabilité des taux locaux offre un répit bienvenu après plusieurs années de fortes augmentations.

En résumé, 2025 devrait être une année charnière : les bases progressent peu, et les décisions politiques locales pourraient contenir la pression fiscale. C’est donc le moment idéal pour comparer votre taux communal à ceux des villes voisines et vérifier si votre situation reste avantageuse ou non.