Hausse record de la taxe foncière, voici les villes les plus touchées

Par Micheal Moulis le 25 août 2025 à 16:45

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Hausse record de la taxe foncière, voici les villes les plus touchées

La facture grimpe et vous le sentez passer ? En 2025, la taxe foncière repart à la hausse dans de nombreuses communes. Avant d’acheter, renégocier ou simplement boucler votre budget, il est utile de comprendre comment cet impôt est calculé, pourquoi il s’alourdit et sur quels leviers vous pouvez agir pour limiter l’impact sur votre trésorerie.

Comprendre le fonctionnement de la taxe foncière

Définition et rôle pour les collectivités

La taxe foncière est un impôt local payé chaque année par les propriétaires (occupants ou bailleurs). Elle finance des services publics de proximité : écoles, voirie, équipements sportifs, police municipale, collecte des déchets… Autrement dit, elle constitue une ressource essentielle pour les budgets communaux et intercommunaux.

Vous n’y échappez pas si vous possédez un bien au 1er janvier : la taxe est due pour l’année entière, même en cas de vente en cours d’année (un ajustement amiable entre vendeur et acheteur peut toutefois être prévu dans l’acte).

Comment est calculée la taxe foncière ?

Le montant repose sur la valeur locative cadastrale (VLC) de votre bien : c’est un loyer théorique déterminé par l’administration selon la surface, la nature du logement, l’état, les annexes, l’emplacement, etc.

On applique à cette VLC des abattements pour obtenir la base imposable, puis on multiplie par les taux votés par la commune, l’intercommunalité et la taxe additionnelle (département le cas échéant). Chaque collectivité vote son taux chaque année.

  • Valeur locative — loyer théorique du bien après pondération
  • Base imposable — VLC diminuée des abattements
  • Taux locaux — votes de la commune et de l’EPCI
  • Montant final — base × (taux cumulés) + frais de gestion

Enfin, un mécanisme national de revalorisation (indexation) actualise chaque année les valeurs locatives en fonction de l’évolution des prix : même sans hausse de taux votée, la note peut donc grimper.

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Qui peut être exonéré ou bénéficier d’un allègement ?

Des exonérations totales ou partielles existent selon la situation : certains logements neufs ou réhabilités, les personnes âgées ou handicapées sous conditions de revenus, ou encore des dispositifs spécifiques décidés localement.

Sans remplir les critères d’exonération, vous pouvez atténuer la charge via la mensualisation (lissage sur l’année), une demande de délai/remise gracieuse en cas de difficulté avérée, ou en contestant l’évaluation cadastrale si vous constatez une erreur factuelle.

Pourquoi la note augmente en 2025 ?

Trois moteurs expliquent l’inflation de la taxe : la revalorisation nationale des valeurs locatives, les hausses de taux votées par certaines communes pour financer leurs investissements, et les révisions foncières ponctuelles (prise en compte d’annexes, changements d’usage, erreurs corrigées).

Résultat : deux propriétaires aux biens comparables dans des villes différentes peuvent payer des montants très éloignés. C’est l’addition de la base et des taux locaux qui fait la différence, d’où l’intérêt de comparer la fiscalité des communes avant un achat.

Les villes où la taxe foncière explose en 2025

Classement des communes les plus touchées

Selon les dernières analyses, plusieurs grandes villes affichent une hausse spectaculaire de la taxe foncière. Saint-Étienne se distingue comme la plus onéreuse, avec l’équivalent de 3,1 mensualités de crédit supplémentaires chaque année. Nîmes et Le Havre suivent de près, atteignant 2,2 mensualités supplémentaires. Ces chiffres sont calculés sur un logement type de 70 m², ce qui illustre concrètement l’impact sur le portefeuille des propriétaires.

Derrière ces villes en tête de classement, d’autres communes connaissent aussi une inflation marquée, notamment dans les agglomérations où les budgets municipaux reposent fortement sur la fiscalité immobilière. Le classement national reflète donc autant une réalité budgétaire qu’un choix politique.

Exemple concret impact pour un logement type

Pour un logement moyen évalué à 70 m², la taxe foncière à Saint-Étienne représente un surcoût de 121 € par mois en équivalent de remboursement de prêt. Autrement dit, un ménage doit provisionner l’équivalent de plus d’un trimestre de crédit supplémentaire chaque année uniquement pour cet impôt.

À Nîmes et au Havre, l’effort reste aussi significatif, avec environ deux mensualités entières en plus. Pour un propriétaire ayant déjà optimisé son budget, cette charge peut bouleverser l’équilibre financier.

Pourquoi certaines villes augmentent plus que d’autres ?

Plusieurs facteurs expliquent ces différences :

  • Choix politiques — certaines municipalités décident d’augmenter les taux pour financer de nouveaux projets (écoles, transports, rénovation urbaine).
  • Structure budgétaire — quand une ville dispose de peu d’autres ressources fiscales, la taxe foncière devient l’outil principal de financement.
  • Valeur cadastrale — dans certaines communes, les bases locatives sont particulièrement élevées, ce qui amplifie le montant final.

Les propriétaires doivent donc anticiper ces disparités avant un achat immobilier, car le montant de la taxe foncière peut changer radicalement la rentabilité d’un investissement ou le pouvoir d’achat d’une résidence principale.

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En 2025, les écarts se creusent encore davantage, renforçant l’importance de comparer non seulement le prix au mètre carré mais aussi la fiscalité locale.

Conséquences pour les propriétaires et acheteurs

Poids de la taxe sur le budget immobilier

La taxe foncière peut représenter jusqu’à l’équivalent d’une mensualité de crédit supplémentaire chaque année. Pour un ménage déjà contraint par son prêt immobilier, cette charge pèse directement sur la capacité à épargner ou à financer d’autres projets. Beaucoup de propriétaires considèrent désormais cette dépense comme une ligne budgétaire fixe à part entière, au même titre que le remboursement de leur emprunt ou leurs factures d’énergie.

En pratique, la taxe foncière s’ajoute aux autres frais liés à la propriété (assurances, entretien, charges de copropriété), ce qui peut fortement réduire la rentabilité d’un investissement locatif ou fragiliser le budget d’une résidence principale.

Impact sur les primo-accédants et les crédits en cours

Les primo-accédants sont parmi les plus exposés. Ayant souvent un taux d’endettement élevé, l’ajout de plusieurs centaines d’euros par an peut suffire à les mettre en difficulté. Certains emprunteurs découvrent seulement après l’achat l’ampleur de cette charge, ce qui provoque des tensions financières inattendues.

Pour ceux qui ont contracté un crédit à taux variable ou qui subissent déjà une hausse des taux d’intérêt, la taxe foncière vient accentuer la pression sur leur budget mensuel. Elle peut même rendre un projet immobilier moins viable à long terme.

Stratégies pour anticiper cette dépense

Pour ne pas subir de plein fouet cette dépense, plusieurs solutions existent :

  • Mensualiser — étaler le paiement sur 12 mois permet de réduire l’effet de surprise à l’automne.
  • Simuler — utiliser les simulateurs fiscaux pour estimer la taxe avant l’achat d’un bien et l’intégrer dans le plan de financement.
  • Négocier — prévoir dans le compromis de vente un partage de la taxe en cas d’acquisition en cours d’année.
  • Demander un délai — solliciter un échelonnement ou une remise gracieuse en cas de difficultés temporaires.

Les investisseurs doivent également intégrer ce coût dans le calcul de leur rendement locatif net, sous peine de voir la rentabilité s’éroder au fil des hausses successives.

La taxe foncière n’est plus une dépense secondaire : elle peut modifier la viabilité d’un projet immobilier et doit désormais être considérée comme un facteur clé dans toute décision d’achat ou de gestion patrimoniale.

Le calendrier 2025 des paiements de la taxe foncière

Dates clés pour les avis et paiements

Chaque année, les contribuables reçoivent leur avis de taxe foncière à des dates précises. En 2025, les avis seront disponibles en ligne dès le 28 août pour ceux qui ne sont pas mensualisés. Pour les foyers ayant opté pour la mensualisation, l’information ne sera accessible qu’à partir du 20 septembre. Les envois postaux, quant à eux, s’échelonneront du 25 août au 19 septembre pour les paiements annuels et du 22 septembre au 8 octobre pour les paiements mensuels.

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La date limite de paiement en ligne est fixée au 20 octobre. Pour les autres modes de règlement (chèque, espèces, prélèvement ponctuel), la limite est avancée au 15 octobre. Passées ces échéances, des pénalités s’appliquent automatiquement.

Modalités de règlement

Plusieurs solutions de paiement sont proposées afin de faciliter la gestion de cette dépense :

  • Mensualisation — 12 prélèvements automatiques pour lisser la charge sur l’année.
  • Prélèvement à l’échéance — le montant est débité automatiquement à la date limite.
  • Paiement en ligne — possible via l’espace particulier du site des impôts ou l’application mobile.
  • Règlements alternatifs — chèque, espèces (dans la limite autorisée), ou paiement par carte dans certains centres agréés.

La mensualisation reste l’option la plus utilisée, car elle réduit l’effet de surprise et évite un effort financier trop concentré en automne.

Pénalités en cas de retard

Tout paiement effectué après la date limite entraîne une majoration de 10 %. Ce supplément s’ajoute automatiquement à la somme initiale due. En cas de difficultés financières avérées, il est possible de demander un délai ou une remise gracieuse, mais cette démarche doit être anticipée et justifiée par des pièces concrètes (baisse de revenus, accident de la vie, etc.).

Ignorer ou retarder le paiement expose également à des mesures de recouvrement forcé, comme la saisie sur compte bancaire. Pour éviter ces désagréments, mieux vaut respecter le calendrier ou opter pour un prélèvement automatisé.

La planification est donc essentielle : en intégrant dès le début d’année cette dépense à votre budget, vous limitez les mauvaises surprises et assurez une gestion immobilière plus sereine.

FAQ taxe foncière 2025

Comment savoir combien je vais payer en 2025 ?

Le montant figure sur votre avis d’imposition disponible dans votre espace particulier sur impots.gouv.fr. Avant même la mise en ligne, vous pouvez estimer la somme en consultant la valeur locative cadastrale de votre bien et les taux votés par votre commune. Certains simulateurs permettent également d’anticiper le montant de manière approximative.

Puis-je contester ma taxe foncière ?

Oui, si vous constatez une erreur sur la surface, la nature des annexes ou tout élément de calcul. La réclamation doit être déposée auprès du centre des finances publiques dans un délai légal de 90 jours suivant la réception de l’avis. Une demande de dégrèvement peut aussi être formulée en cas de vacance locative involontaire ou d’inutilisation du bien.

Quels revenus donnent droit à une exonération ?

Les personnes âgées de plus de 75 ans, les bénéficiaires de l’AAH ou encore les propriétaires modestes peuvent bénéficier d’une exonération ou d’un plafonnement. En 2025, les seuils de revenus fiscaux de référence ont été relevés, ce qui élargit le nombre de bénéficiaires. Les critères varient selon la composition du foyer et la situation du propriétaire (résidence principale, âge, invalidité).

La taxe foncière va-t-elle encore augmenter dans les années à venir ?

Tout indique que la tendance haussière va se poursuivre. La revalorisation annuelle des valeurs cadastrales est indexée sur l’inflation, ce qui entraîne mécaniquement une augmentation. De plus, certaines communes n’hésitent pas à voter des hausses de taux pour compenser leurs besoins budgétaires. Les propriétaires doivent donc intégrer cette dépense comme un poste durablement croissant dans leur budget immobilier.

Pour éviter de subir ces évolutions, il est conseillé d’opter pour la mensualisation et de rester attentif aux décisions locales de fiscalité votées chaque année par votre municipalité.