Taxe foncière 2026 : pourquoi une hausse minimale de 0,8 % est déjà certaine

Par Micheal Moulis le 29 décembre 2025 à 16:45

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Taxe foncière 2026 : pourquoi une hausse minimale de 0,8 % est déjà certaine

La taxe foncière augmentera encore en 2026 pour la majorité des propriétaires. Même sans décision locale, une hausse minimale est déjà actée. Inflation, bases cadastrales, marges des communes : voici ce qu’il faut comprendre avant de recevoir votre prochain avis d’imposition.

Pourquoi la taxe foncière augmente automatiquement en 2026

Le rôle des bases cadastrales dans le calcul

La taxe foncière repose avant tout sur la valeur locative cadastrale du logement. Il s’agit d’un loyer théorique estimé par l’administration fiscale, servant de base au calcul de l’impôt. Cette valeur n’est pas figée : elle évolue chaque année afin de refléter les conditions économiques.

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En pratique, même si votre commune ne modifie pas ses taux, une revalorisation de cette base suffit à faire augmenter votre avis d’imposition. C’est ce mécanisme qui explique pourquoi la hausse est quasi inévitable pour la majorité des propriétaires.

L’indexation sur l’inflation Insee expliquée simplement

Chaque année, l’État applique une revalorisation automatique des bases cadastrales en fonction de l’inflation. L’indicateur utilisé est l’indice des prix à la consommation harmonisé de novembre, publié par l’Insee.

Pour 2026, cet indice affiche une progression de 0,8 % sur un an. Cela signifie que la taxe foncière augmentera d’au moins ce pourcentage, indépendamment de toute décision locale. Cette hausse reste toutefois plus modérée que les précédentes, après des revalorisations exceptionnelles liées à l’inflation élevée.

Autrement dit, la mécanique fiscale joue automatiquement : inflation en hausse, base cadastrale réévaluée, et taxe foncière en augmentation, même sans vote des élus.

Une hausse plus limitée que les années précédentes

Comparaison avec les augmentations de 2023 et 2024

La hausse prévue en 2026 tranche nettement avec celles observées ces dernières années. En 2023, la revalorisation des bases cadastrales avait atteint 7,1 %, un niveau inédit depuis plusieurs décennies. En 2024, l’augmentation restait élevée, autour de 3,9 %, sous l’effet d’une inflation encore soutenue.

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À l’inverse, la progression de 0,8 % attendue en 2026 marque un net ralentissement. Pour de nombreux propriétaires, cela représente une hausse plus contenue, même si elle s’ajoute à plusieurs années de forte pression fiscale.

Ce que change le ralentissement de l’inflation

Le recul de l’inflation a un impact direct sur la taxe foncière, puisque la revalorisation des bases y est directement indexée. Une inflation plus faible limite mécaniquement l’augmentation automatique de l’impôt.

Cependant, cette accalmie reste relative. Sur une période de dix ans, la taxe foncière a progressé d’environ 40 % en moyenne en France. Même avec une hausse plus modérée en 2026, le niveau de l’impôt demeure élevé pour de nombreux ménages propriétaires.

La facture moyenne, déjà supérieure à 1 080 euros par foyer, devrait ainsi continuer à augmenter, même sans nouvelle flambée comparable à celles de 2023 et 2024.

Ce que peuvent encore décider les communes en 2026

Le calendrier de vote des taux locaux

Si la revalorisation des bases cadastrales s’applique automatiquement, les collectivités locales conservent une marge de manœuvre sur les taux. Communes et intercommunalités votent chaque année leurs taux de taxe foncière, qui s’ajoutent à la base réévaluée.

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Pour 2026, ces décisions interviendront au printemps. Les communes ont jusqu’au 15 avril pour transmettre leurs taux à l’administration fiscale. Tant que ces votes ne sont pas connus, le montant final de la taxe foncière reste incertain pour chaque propriétaire.

Pourquoi les élections municipales jouent un rôle

L’année 2026 sera marquée par les élections municipales, un contexte généralement plus favorable à la stabilité fiscale. Historiquement, les hausses de taux sont plus rares à l’approche d’un scrutin local, les élus évitant d’alourdir la pression fiscale.

Les données récentes vont dans ce sens : en 2025, plus de 86 % des collectivités avaient maintenu leurs taux inchangés. Cette tendance pourrait se confirmer en 2026, limitant les augmentations supplémentaires au-delà de la hausse automatique.

Pour autant, des disparités locales subsisteront. Selon la situation budgétaire de chaque commune, certains propriétaires pourraient voir leur taxe foncière augmenter plus fortement que la moyenne nationale.