Acheter en 2025 devient plus cher : la hausse des taux inquiète les Français

Par Micheal Moulis le 25 septembre 2025 à 16:45

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Acheter en 2025 devient plus cher : la hausse des taux inquiète les Français

Les taux de crédit immobilier repartent à la hausse en 2025. Pour les acheteurs, chaque dixième de point pèse lourd sur le coût total du prêt. Voici ce qu’il faut savoir.

Pourquoi les taux de crédit immobilier repartent à la hausse

Le rôle des banques et du coût de la dette française

Les banques françaises financent une partie de leurs prêts en empruntant elles-mêmes sur les marchés. Quand le coût de la dette française grimpe, leurs barèmes suivent mécaniquement. Cela explique la hausse récente.

En septembre, les tensions politiques et financières ont fait monter les taux obligataires. Cette hausse a directement impacté le crédit immobilier, entraînant une remontée de 0,15 à 0,25 point chez plusieurs établissements.

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Pour les ménages, la conséquence est immédiate : un emprunt devient plus cher, même si la durée et le montant restent identiques. Chaque tranche de 100 000 € empruntés coûte désormais plusieurs milliers d’euros supplémentaires.

L’impact du contexte économique et politique

L’instabilité économique pèse lourd. Les marchés anticipent les décisions des agences de notation et les tensions sociales, ce qui nourrit la prudence des banques. Ces dernières préfèrent ajuster leurs conditions plutôt que de prendre des risques.

À cela s’ajoute la méfiance des établissements vis-à-vis de l’évolution de l’inflation. Même si elle ralentit, son niveau reste élevé, rendant difficile la projection sur le long terme. Cette incertitude renforce la tendance haussière des taux.

En pratique, les emprunteurs doivent présenter des dossiers solides. Les critères se durcissent, et seuls les profils jugés fiables obtiennent les meilleures conditions. Les autres voient leurs projets ralentir ou être différés.

Conséquences pour les emprunteurs

Des projets immobiliers plus coûteux

Une hausse de taux de seulement 0,2 point peut alourdir la facture de plusieurs milliers d’euros. Pour un crédit de 200 000 €, la différence dépasse 4 000 € sur la durée totale. Le pouvoir d’achat immobilier recule nettement.

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De nombreux ménages ajustent leurs ambitions : surface plus petite, localisation différente ou report du projet. Les primo-accédants sont les plus touchés, car ils disposent rarement d’un apport suffisant pour compenser cette hausse.

Certains couples renoncent simplement à acheter, préférant patienter ou rester locataires. L’effet psychologique de la hausse des taux pèse autant que l’impact financier.

Des conditions d’octroi de crédit plus strictes

Les banques exigent désormais des dossiers irréprochables. Revenus stables, CDI, apport d’au moins 10 % : sans ces garanties, l’accès au crédit se complique fortement. Les profils atypiques sont souvent écartés.

Les courtiers confirment que les établissements demandent de plus en plus de justificatifs. L’objectif est de limiter les impayés dans un climat économique jugé incertain.

Pour les emprunteurs, cela signifie qu’il faut préparer soigneusement chaque détail du dossier. Toute faiblesse peut suffire à faire rejeter la demande, même pour un projet modeste.

Quelles perspectives pour la fin 2025

Scénarios possibles d’évolution des taux

Les analystes anticipent un taux moyen entre 3,2 % et 3,5 % d’ici fin 2025. La trajectoire dépendra de l’évolution des marchés obligataires français et de la confiance économique globale.

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Un contexte apaisé, avec une inflation mieux maîtrisée, pourrait freiner la hausse. À l’inverse, toute tension politique ou financière risquerait d’accélérer la remontée. Les courtiers recommandent de rester vigilants aux annonces des banques centrales.

Les disparités régionales devraient persister. Certaines banques locales, plus exposées à leurs marchés de proximité, ajustent plus fortement leurs barèmes que les grandes enseignes nationales.

Faut-il encore se lancer dans un projet immobilier ?

Pour les acheteurs disposant d’un apport solide, il reste possible d’obtenir des conditions acceptables. Mais il faut agir rapidement, car chaque trimestre peut modifier le coût total d’un crédit.

Reporter son projet comporte aussi des risques : si les taux montent encore, l’attente se traduit par une perte de pouvoir d’achat immobilier. Les experts conseillent d’arbitrer entre stabilité professionnelle, budget et objectifs familiaux.

Les ménages doivent surtout évaluer leur capacité réelle de remboursement. Un achat reste envisageable, mais uniquement avec une vision claire et prudente de leurs finances.