Retraites, impôts, CAF… 2026 s’annonce comme une année de gel budgétaire

Par Micheal Moulis le 23 octobre 2025 à 16:45

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Retraites, impôts, CAF… 2026 s’annonce comme une année de gel budgétaire

Le budget 2026 s’annonce tendu pour de nombreux ménages. Gel du barème de l’impôt, retraites figées, prestations sociales non revalorisées, nouvelle règle d’abattement et taxe sur les colis : ces décisions vont peser sur le quotidien des Français. Voici les principales mesures à retenir avant la fin de l’année.

Impôt sur le revenu et aides sociales gelés

Un gel du barème fiscal qui augmente l’impôt

Le gouvernement a confirmé le gel du barème de l’impôt sur le revenu pour 2026. En pratique, cela signifie qu’un ménage dont les revenus augmentent verra sa fiscalité grimper, même si son pouvoir d’achat réel n’évolue pas. Les seuils d’imposition ne seront pas ajustés à l’inflation, ce qui revient à taxer davantage les foyers dont le salaire a progressé en 2025.

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Selon le Haut Conseil des finances publiques, cette mesure rapporterait environ 1,9 milliard d’euros. Concrètement, un foyer auparavant non imposable pourrait le devenir simplement en raison d’une indexation gelée. Une hausse d’impôt invisible, mais bien réelle.

Prestations CAF et retraites non revalorisées

Le gel ne s’arrête pas aux impôts. Les prestations sociales comme le RSA, les APL ou la prime d’activité versées par la CAF et la MSA ne seraient pas revalorisées non plus. Même sort pour les pensions de retraite, qui resteraient à leur niveau actuel malgré la hausse des prix.

Cette double mesure permettrait une économie estimée à 3,6 milliards d’euros, dont 2,5 milliards pour la Sécurité sociale. En clair, l’État réduit ses dépenses sans toucher aux taux, mais au prix d’un pouvoir d’achat en recul pour les ménages modestes.

Nouvel abattement forfaitaire pour les retraites

Fin de la déduction automatique de 10 %

Jusqu’ici, chaque pension de retraite bénéficiait d’un abattement automatique de 10 % sur le revenu déclaré, dans la limite d’un plafond annuel. Le projet de loi de finances 2026 prévoit de supprimer ce mécanisme au profit d’un montant forfaitaire unique de 2 000 € par retraité.

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Ce changement vise à rendre le système plus simple et plus équitable. Désormais, le montant ne dépendra plus du niveau de la pension, mais sera identique pour tous, avec un abattement spécifique maintenu pour les contribuables invalides.

Qui gagne et qui perd avec ce changement ?

Les retraités modestes devraient légèrement y gagner, car leur déduction forfaitaire pourrait être supérieure à 10 % de leur pension. À l’inverse, les foyers percevant des retraites plus élevées verront leur avantage fiscal diminuer.

Par exemple, un couple déclarant deux pensions de 25 000 € chacune bénéficiait jusqu’ici d’un abattement total d’environ 5 000 €. Avec le nouveau système, il serait limité à 4 000 €, soit une hausse d’impôt. Ce forfait universel redéfinit ainsi l’équilibre fiscal entre petits et gros retraités.

Dons, taxes et jours fériés : les autres mesures du budget 2026

Le plafond des dons doublé

Bonne nouvelle pour les contribuables généreux : le plafond ouvrant droit à la réduction d’impôt de 75 % pour les dons aux associations caritatives passe de 1 000 € à 2 000 €. Cette mesure encourage la solidarité envers les organismes d’aide aux plus démunis, dans un contexte économique plus contraint.

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Le taux de réduction reste inchangé, mais le doublement du plafond permettra à davantage de contribuables de soutenir les associations tout en optimisant leur fiscalité. Un geste symbolique, mais porteur d’un message fort sur la place de la générosité dans la politique budgétaire.

Une taxe sur les petits colis, mais pas de jours fériés supprimés

Autre nouveauté : une taxe de 2 € sera appliquée sur chaque colis importé de petite taille, notamment depuis l’Asie. Objectif : mieux encadrer le commerce en ligne tout en renforçant le contrôle des flux. Cette taxe sera prélevée avant la TVA et pourrait légèrement renchérir les achats sur les plateformes internationales.

Enfin, la rumeur d’une suppression de deux jours fériés a été écartée. Le gouvernement a renoncé à cette idée impopulaire, rejetée par plus de 80 % des Français. En 2026, le calendrier restera donc inchangé, mais le portefeuille des ménages, lui, sera mis à contribution.