La Cité de la natation de Toulouse franchit un tournant décisif. Après plusieurs années de préparation et de concertation, le permis de construire du futur complexe aquatique a été officiellement déposé en mairie ce vendredi 14 novembre. Une étape clé pour ce projet sportif majeur, situé sur l’île du Ramier, qui pourrait voir ses travaux débuter dès septembre 2026 si les services de l’urbanisme donnent leur feu vert dans les délais. Avec ses trois bassins, son pôle médical dédié à la performance et son bassin panoramique à 21 mètres de hauteur, l’équipement s’annonce comme l’un des projets structurants du Grand Parc Garonne.
Une étape décisive pour ce projet attendu à Toulouse
Le dépôt du permis de construire marque une avancée majeure pour la Cité de la natation. Le dossier est désormais entre les mains des services de l’urbanisme, qui devraient se prononcer d’ici environ quatre mois. Cette échéance constitue un moment clé pour un projet situé en zone classée, où chaque détail architectural doit être validé en amont.
Porté par les Dauphins du TOEC, le complexe a fait l’objet d’un travail étroit entre la Préfecture, l’architecte des bâtiments de France et la mairie de Toulouse. Une concertation qui, selon Vincent Gardeau, président du club, a permis d’aboutir à une vision partagée : un équipement moderne, intégré dans son environnement et pensé pour accompagner la montée en puissance du Grand Parc Garonne. Pour lui, le dépôt du permis symbolise une étape concrète après des années de préparation.
Quand le chantier va-t-il démarrer ?
Si les délais d’instruction sont respectés, la Cité de la natation pourrait entrer en phase de chantier dès septembre 2026. Les porteurs du projet visent ensuite une ouverture au premier trimestre 2028, soit un calendrier serré mais considéré comme réaliste au regard des études déjà menées.
Le budget global est estimé à 32 millions d’euros, financés pour moitié par les collectivités. La mairie et la métropole de Toulouse ont d’ailleurs validé la cession du terrain avant l’été, confirmant leur engagement dans ce chantier structurant pour l’Île du Ramier. Cette étape fonde les bases d’une opération d’envergure destinée à accompagner la requalification du Grand Parc Garonne, où de nouveaux équipements et aménagements publics sont prévus dans les prochaines années.
Une Cité de la natation haut de gamme sur l’île du Ramier
Pensée comme un équipement phare du futur Grand Parc Garonne, la Cité de la natation proposera des infrastructures ambitieuses, capables d’accueillir aussi bien les nageurs confirmés que les sportifs en quête de performance. Le projet prévoit trois piscines, dont un bassin spectaculaire situé à 21 mètres de hauteur : le bassin Léon Marchand, hommage direct à l’athlète toulousain et à l’héritage des Jeux olympiques de Paris.
Le complexe intègrera également un pôle médical axé sur la récupération, la performance et l’accompagnement sportif, une offre rare dans ce type d’infrastructure locale. À cela s’ajoutera une brasserie ouverte sur le site, afin d’en faire un véritable lieu de vie et non un simple équipement sportif isolé.
L’ensemble a été conçu pour s’inscrire harmonieusement dans la transformation de l’île du Ramier, un secteur en pleine mutation destiné à devenir un espace de loisirs majeur à Toulouse. Le bâtiment, imaginé par l’agence Viguier, développera une architecture contemporaine et épurée, s’adaptant aux contraintes paysagères d’une zone classée.
Qui pourra profiter de la nouvelle Cité de la natation ?
Le fonctionnement du futur complexe repose sur une organisation pensée pour répondre en priorité aux besoins des Dauphins du TOEC, l’un des clubs de natation les plus reconnus en France, ainsi qu’aux établissements scolaires de la métropole. Cette orientation permettra au club de centraliser ses entraînements et à la Ville de mieux répartir les créneaux dans les autres piscines toulousaines, souvent saturées.
Cependant, cette logique suscite des interrogations quant à l’ouverture au grand public. Les piscines seront accessibles principalement aux adhérents du club, dont la cotisation annuelle atteint environ 600 euros. Pour les porteurs du projet, cette organisation est cohérente avec la vocation sportive de la structure. Mais pour une partie des acteurs politiques locaux, elle pose la question d’un équipement peu accessible à la majorité des habitants.
Un financement public qui fait débat
Si la Cité de la natation est présentée comme un projet structurant pour Toulouse, son financement divise. La moitié des 32 millions d’euros nécessaires à sa construction provient des collectivités locales, un engagement public jugé disproportionné par certains élus.
Parmi eux, Richard Mebaoudj, candidat aux prochaines municipales avec la liste Toulouse à pied et en commun, dénonce un investissement qui profiterait avant tout à un public restreint. Selon lui, l’accès majoritairement réservé aux adhérents du TOEC limite l’intérêt général d’un équipement financé par tous :
« On n’est pas contre le bling-bling, mais qu’ils le financent eux-mêmes. Cette expérience sera réservée à une élite, alors que la majorité des habitants font face à des difficultés. »
Ce positionnement met en lumière une question récurrente dans les projets urbains : comment concilier ambition architecturale, performance sportive et accessibilité au plus grand nombre ?
La Ville défend pour sa part un équipement qui permettra de rééquilibrer les créneaux dans les piscines toulousaines et d’accompagner la montée en puissance du Grand Parc Garonne.
En résumé
Avec le dépôt officiel de son permis de construire, la future Cité de la natation entre dans une phase déterminante. Ce complexe ambitieux, prévu sur l’île du Ramier, doit accompagner la transformation du Grand Parc Garonne en un véritable pôle de loisirs et de sport. Ses trois bassins, son pôle médical et son bassin panoramique en hauteur en feront l’un des équipements aquatiques les plus structurants de la région.
Reste désormais à attendre la décision des services de l’urbanisme, qui conditionnera le lancement des travaux espéré pour septembre 2026. Entre projet sportif d’envergure et critiques sur son financement public, la Cité de la natation s’impose déjà comme un sujet majeur du débat local, à suivre de près dans les prochains mois.