Après une reprise fragile mais réelle en 2025, le crédit immobilier aborde 2026 dans un contexte plus contraint. Taux, conditions d’octroi et stratégies bancaires évoluent peu, mais chaque détail compte désormais pour concrétiser un projet immobilier.
Le retour du crédit immobilier en 2025
Des banques offensives malgré un contexte instable
Après deux années de net ralentissement, le marché du crédit immobilier a montré des signes tangibles de reprise en 2025. Cette dynamique repose en grande partie sur la volonté des banques de relancer la production, même dans un environnement marqué par l’instabilité politique et des tensions sur la dette française.
Pour préserver la reprise immobilière, certains établissements ont accepté de réduire fortement leurs marges. Sur des profils jugés solides, il n’a pas été rare d’observer des financements accordés à marge très faible, voire quasi nulle. Le crédit immobilier reste en effet un outil stratégique de conquête et de fidélisation.
Cette approche volontariste a permis de relancer les projets, notamment chez les primo-accédants et les ménages aux revenus stables, malgré une prudence persistante chez les investisseurs.
Des taux stabilisés après la baisse du premier semestre
Sur le plan des taux, l’année 2025 a été marquée par une baisse notable en début d’exercice, suivie d’une phase de stabilisation à partir de l’été. Sur 20 ans, les barèmes se sont installés autour de 3,20 % à 3,30 %, avec quelques offres ponctuelles sous les 3 %.
Cette stabilisation s’explique par un équilibre délicat entre coût de refinancement élevé et volonté bancaire de soutenir la demande. En parallèle, la production de crédits a progressé de 35 à 40 % sur un an, sans toutefois retrouver les niveaux d’avant-crise.
Pourquoi les banques ont assoupli leurs conditions
Marges réduites et crédit comme levier commercial
Dans un contexte économique tendu, les banques ont fait le choix d’accompagner la reprise plutôt que de la freiner. Malgré un coût de refinancement élevé, elles ont accepté de rogner sur leur rentabilité afin de préserver les volumes de production.
Le crédit immobilier reste un point d’entrée clé pour capter de nouveaux clients et développer des relations bancaires durables. Comptes courants, épargne, assurances : l’équilibre économique se joue désormais sur l’ensemble de la relation, et non sur le prêt seul.
Cette logique explique pourquoi certaines offres ont été proposées à des conditions particulièrement compétitives sur des profils jugés stratégiques.
Apport, HCSF et profils favorisés
L’assouplissement ne s’est pas limité aux taux. Les exigences d’apport personnel ont été revues à la baisse sur de nombreux dossiers, et les banques ont largement utilisé la marge de flexibilité autorisée par le HCSF.
En 2025, plus de 17 % des dossiers ont bénéficié de dérogations, contre environ 14 à 15 % un an plus tôt. Les profils disposant de revenus stables, d’un reste à vivre confortable ou d’un projet cohérent ont été clairement privilégiés.
Cette souplesse accrue a permis de relancer la demande, même si un attentisme marqué est réapparu en fin d’année face aux incertitudes politiques.
Taux de crédit immobilier en 2026 à quoi s’attendre
Scénarios de taux envisagés par les courtiers
Pour 2026, le consensus des courtiers est clair : une nouvelle baisse marquée des taux est peu probable. Les établissements bancaires composent avec des taux de marché durablement élevés et une détente monétaire encore limitée du côté des banques centrales.
Le scénario central évoque plutôt une phase de stabilité assumée, avec de légères variations possibles. Sur le premier semestre, des remontées modérées de l’ordre de 0,10 à 0,30 point ne sont pas exclues, sans pour autant remettre en cause l’accessibilité du crédit.
Sur 20 ans, les taux devraient évoluer dans un couloir étroit, compris entre 3,30 % et 3,50 %, constituant un nouveau point d’équilibre pour le marché.
Profils emprunteurs et écarts de conditions
Dans ce contexte, les écarts entre emprunteurs resteront marqués. Les banques continueront d’arbitrer finement entre volume et rentabilité, en réservant leurs meilleures conditions aux profils les plus sécurisants.
Revenus réguliers, gestion saine des comptes, apport même modeste : ces critères feront la différence. À l’inverse, les dossiers plus fragiles pourront toujours être financés, mais à des conditions moins favorables.
En 2026, le crédit immobilier restera donc accessible, sans effet d’aubaine. Les conditions actuelles s’installent durablement, obligeant les emprunteurs à soigner leur stratégie et le montage de leur projet.