Honoraires de location revalorisés : ce qui va changer dès janvier 2026

Par Micheal Moulis le 28 juillet 2025 à 08:00

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Honoraires de location revalorisés : ce qui va changer dès janvier 2026

La question des honoraires liés à la location immobilière concerne autant les futurs locataires que les propriétaires bailleurs. Après dix ans sans ajustement, ces frais s’apprêtent à évoluer, provoquant quelques remous dans le secteur. Entre attentes du côté des agents immobiliers et interrogations chez les particuliers, cette révision ne se résume pas à un simple détail administratif.

Pourquoi une revalorisation des honoraires était-elle attendue ?

Depuis leur mise en place il y a près d’une décennie, les plafonds des honoraires de location étaient restés inchangés.

Ces montants couvrent surtout le travail réalisé par les agences pour organiser les visites, constituer les dossiers des candidats locataires, rédiger les baux et effectuer l’état des lieux.

Or, en dix ans, de nombreux paramètres économiques ont évolué, alors que ces frais sont restés stables. Les professionnels de l’immobilier réclamaient donc une mise à jour depuis plusieurs années.

Si la loi prévoyait une possible révision annuelle de ces plafonds via décret ministériel, aucune actualisation n’avait été appliquée durant tout ce temps.

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Pour les agences, cette stabilité forcée entraînait un décalage avec l’augmentation continue des coûts de fonctionnement.

Ainsi, sur le marché, la revalorisation apparaît davantage comme la correction d’un oubli réglementaire plutôt qu’un changement soudain ou arbitraire.

Comment sont répartis et calculés les honoraires de location aujourd’hui ?

Les frais de location se partagent entre le propriétaire et le locataire, chacun ayant ses propres modalités.

Les agences fixent librement la part du propriétaire, tandis que celle du locataire est soumise à un plafond légal strict qui dépend de la localisation géographique du logement.

Cette réglementation vise à protéger les locataires contre des tarifs excessifs, notamment dans les secteurs où la demande excède largement l’offre.

  • En zone très tendue (agglomérations à forte pression locative), le plafond atteint actuellement 12 euros par mètre carré.
  • Pour les zones dites “tendues”, il descend à 10 euros par mètre carré.
  • Ailleurs, le montant maximal autorisé est fixé à 8 euros par mètre carré.
  • S’ajoute systématiquement une limite de 3 euros/m² pour l’état des lieux, quelle que soit la zone.

Ce mécanisme garantit une certaine équité d’accès à la location, même si la disparité entre grandes villes et petites communes demeure marquée.

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Il faut aussi noter que les plafonds cumulés, selon la zone, varient donc de 11 à 15 euros du mètre carré environ, état des lieux inclus.

Qu’est-ce qui va changer à partir de janvier 2026 ?

Un arrêté récent annonce enfin une actualisation de ces plafonds tant attendue.

Concrètement, la hausse interviendra dès le 1er janvier 2026. Le mode de calcul sera inédit puisqu’il prendra comme référence l’évolution de l’indice de référence des loyers (IRL) entre le troisième trimestre 2024 et celui de 2025.

Cet indice reflète directement l’inflation touchant les prix à la consommation et donc le coût de la vie.

Ce choix vise à établir une correspondance claire entre l’évolution économique globale et les frais facturés aux locataires.

Cependant, l’inflation actuelle reste modérée. L’IRL n’a augmenté que d’environ 1 % lors du dernier relevé annuel.

En pratique, cela signifie que la hausse restera légère, surtout dans un contexte où certains espéraient une augmentation plus conséquente après dix années de gel.

Quels impacts pour les locataires ?

Pour les futurs locataires, la nouvelle grille tarifaire entraînera une hausse modérée, somme toute raisonnable compte tenu de l’absence de mise à jour depuis longtemps.

Cette augmentation suivra la progression modérée de l’IRL ; elle ne bouleversera donc pas l’équilibre actuel pour la majorité des biens proposés à la location.

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Pour celles et ceux qui recherchent un logement dans les métropoles ou dans des villes fortement demandées, chaque euro supplémentaire pèse malgré tout dans le budget global.

La transparence autour du calcul constitue un gage de confiance pour éviter toute dérive excessive des frais annexes.

Quelle évolution du côté des agences et propriétaires ?

Côté gestionnaires et propriétaires, cette revalorisation représente un véritable soulagement, car leurs charges liées au traitement administratif des locations et à la conformité des documents légaux n’ont cessé d’augmenter.

Assurer un service qualitatif sans pouvoir ajuster sa tarification finissait par peser sur la rentabilité des transactions locatives réalisées via agence.

Néanmoins, il subsiste une certaine frustration parmi les professionnels du secteur.

Beaucoup auraient préféré une mécanique de revalorisation automatique chaque année, plutôt qu’un simple ajustement ponctuel.

Ce système permettrait d’éviter le risque de nouveaux blocages prolongés dans le futur.

L’avenir des honoraires de location : va-t-on vers une actualisation périodique ?

De nombreuses voix appellent désormais à faire de la révision des honoraires un rendez-vous annuel, afin de rester en phase avec les réalités économiques.

Mettre en place un tel dispositif offrirait plus de prévisibilité, tant pour les professionnels que pour les locataires eux-mêmes.

L’expérience récente souligne combien il serait pertinent d’inscrire ce type d’ajustement dans la loi, plutôt que de laisser la revalorisation dépendre d’une décision isolée.

Cette piste législative pourrait bien avancer, portée par les différentes parties prenantes du marché immobilier.