Hausse confirmée des taux immobiliers, fin des décotes bancaires : la rentrée 2025 complique les projets des emprunteurs. Découvrez chiffres, impacts et leviers pour agir.
Les taux immobiliers repartent à la hausse en septembre
Comparatif des taux moyens 15, 20 et 25 ans
Depuis septembre 2025, les taux immobiliers progressent légèrement après plusieurs mois de stabilité. Les moyennes observées tournent autour de 3,12 % sur 15 ans, 3,23 % sur 20 ans et 3,33 % sur 25 ans.
Ces évolutions, bien que limitées à quelques dixièmes de points, impactent directement la faisabilité des projets. Les profils les plus modestes sont particulièrement sensibles à ces ajustements.
Les écarts se creusent également selon le revenu : les foyers au-delà de 80 000 € annuels conservent des taux plus bas, tandis que les profils à faibles revenus subissent les hausses les plus marquées.
Impact concret sur la mensualité et la capacité d’emprunt
Une hausse de 0,20 point peut sembler minime, mais elle se traduit par une charge supplémentaire d’environ 37 € par mois sur un prêt de 250 000 € sur 25 ans.
Ce différentiel alourdit la facture finale de plus de 10 000 € sur la durée du crédit. De quoi rogner sérieusement sur le budget logement ou contraindre à réduire la surface achetée.
Avec des revenus modestes, la capacité d’emprunt diminue. Un salaire mensuel de 2 000 € permettait encore 146 800 € en mai, mais seulement 142 400 € en septembre, soit une perte d’opportunité significative.
Pourquoi les taux augmentent à la rentrée
Contexte économique et politique européen
La hausse des taux ne tombe pas du ciel. Elle découle d’un contexte économique tendu en Europe, marqué par un endettement massif de l’Allemagne et des doutes persistants sur la stabilité française.
En juin, Berlin a acté plus de 800 milliards d’euros de dettes supplémentaires d’ici 2029. Une politique expansionniste qui attire les investisseurs, délaissant la dette française jugée plus risquée.
Ajoutez à cela l’incertitude politique en France, avec un gouvernement fragilisé et une OAT à 10 ans dépassant 3,5 %, et le résultat est clair : les banques répercutent ces tensions sur les taux immobiliers.
Fin des décotes et stratégie des banques
Autre facteur aggravant : la fin des décotes accordées aux profils jugés les plus solides. Les jeunes primo-accédants et hauts revenus perdaient ainsi un avantage clé.
Beaucoup d’établissements ont atteint leurs objectifs annuels de crédits. Sans nécessité de séduire de nouveaux clients, ils réduisent les promotions et resserrent les conditions.
Toutes les banques ne suivent pas cette logique, mais la tendance est nette : obtenir un crédit compétitif demande désormais un dossier solide et une vraie stratégie.
Comment emprunter malgré la hausse
Optimiser son apport et son dossier
Face à des taux moins favorables, l’apport personnel joue un rôle crucial. Plus il est élevé, plus le risque pour la banque diminue, ce qui permet de négocier de meilleures conditions.
La stabilité professionnelle est également déterminante. Les emprunteurs en CDI ou fonctionnaires restent mieux perçus et conservent un avantage dans la négociation.
Un dossier bien préparé, avec des comptes sans découvert et une gestion saine, peut faire la différence et limiter la hausse appliquée.
Le rôle des prêts aidés et du courtier
Les prêts aidés comme le PTZ permettent de réduire le coût global du financement et de rendre le projet plus accessible malgré la remontée des taux.
Recourir à un courtier reste une stratégie efficace. En comparant les établissements, il peut identifier des opportunités et optimiser le montage financier.
L’attentisme n’est donc pas une solution. Les emprunteurs qui agissent avec méthode conservent un vrai pouvoir de négociation et maintiennent leurs projets à flot.