Prix immobilier : pourquoi l’été 2025 est le meilleur moment pour négocier

Par Baptiste BIALEK le 18 août 2025 à 07:00

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Prix immobilier : pourquoi l’été 2025 est le meilleur moment pour négocier

Bonne nouvelle pour les acheteurs : l’été 2025 marque un véritable tournant. Les marges de négociation atteignent un niveau inédit, offrant des opportunités réelles pour faire baisser le prix d’un appartement ou d’une maison, à condition d’arriver préparé et d’argumenter avec méthode.

Marges de négociation : un record historique en 2025

Des taux d’intérêt stabilisés mais encore contraignants

Après la flambée de 2023-2024, les taux se sont stabilisés autour de 3 %. C’est moins pénalisant qu’au pic, mais cela reste bien au-dessus de l’ère des crédits à 1 %. Conséquence : le pouvoir d’achat immobilier des ménages demeure sous pression, ce qui pousse les vendeurs à accepter des rabais pour conclure.

Dans ce contexte, les marges de négociation se sont envolées. En moyenne, elles s’établissent autour de 9 % dans l’ancien, tous biens confondus. C’est un niveau historiquement haut, qui traduit une situation avantageuse pour les acheteurs, surtout lorsque le bien présente des défauts (travaux, DPE, nuisances) ou qu’il est surévalué.

Attention : une marge élevée ne signifie pas qu’elle sera automatique. Les biens rares, bien placés ou rénovés au bon prix se vendent encore vite, avec peu de négociation. Ciblez en priorité les annonces dont le prix est resté inchangé depuis plusieurs semaines et dont le DPE est pénalisant.

Une hausse marquée par rapport aux années précédentes

Par rapport à 2024, les marges progressent de manière nette, avec une hausse d’environ +39 % sur un an. Il y a deux ans, on se contentait souvent de 6–7 % de rabais, et avant 2020, moins de 4 % suffisaient généralement pour emporter la mise.

Cette tendance s’explique par un stock de biens plus long à écouler dans de nombreuses zones et par des vendeurs qui doivent ré-aligner leur prix sur un marché devenu plus rationnel. Les acheteurs exigeants et bien préparés obtiennent les meilleurs résultats : étude comparative des prix au m², chiffrage des travaux, et argumentaire fondé sur les délais de vente du secteur.

Astuce : arrivez en visite avec une enveloppe travaux chiffrée (isolation, électricité, menuiseries). Un devis crédible peut justifier une décote immédiate de 5 à 10 % selon l’ampleur des corrections à réaliser.

  • Chiffre clé — Environ 9 % de marge moyenne observée dans l’ancien.
  • Benchmark — Objectif réaliste : viser 8–12 % selon l’état, le DPE et la tension locale.
  • Timing — Plus le délai de mise en vente est long, plus la négociation est accessible.
  • Argumentaire — DPE, travaux, facteurs de nuisance et comparables récents structurent la demande de rabais.

Maisons vs appartements : des écarts importants

Les maisons, championnes des rabais

En 2025, les acheteurs de maisons sont particulièrement bien placés pour négocier. Selon les dernières données, la marge moyenne atteint 10,2 %, avec des pointes à 13 % dans certaines régions comme la Bretagne ou l’Aquitaine. Cette situation s’explique par un marché plus fourni et des délais de vente plus longs pour les grandes surfaces, souvent plus coûteuses à financer.

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Les maisons anciennes avec travaux ou situées dans des zones rurales peu tendues sont les plus concernées par ces rabais. Pour maximiser vos chances, identifiez les annonces présentes depuis plus de 90 jours et préparez un argumentaire axé sur les coûts d’entretien et la rénovation énergétique.

Astuce : mettez en avant les nouvelles réglementations énergétiques. Un mauvais DPE peut représenter un levier de négociation de plusieurs milliers d’euros pour compenser les travaux nécessaires.

Les appartements, des marges plus limitées mais en hausse

Les appartements offrent en moyenne 7,5 % de marge, un chiffre en progression par rapport aux années précédentes mais inférieur à celui des maisons. Les biens situés dans les centres-villes attractifs ou dans les zones bien desservies restent plus difficiles à négocier.

Cependant, dans certaines régions comme la Bourgogne ou le Centre, les remises dépassent 10 %, notamment pour les grands appartements nécessitant une rénovation lourde ou affichant un prix au m² supérieur à la moyenne locale.

Exemple : un T4 à rénover affiché 200 000 € dans une ville moyenne peut souvent se négocier autour de 180 000 €, surtout si le vendeur est pressé ou que le bien présente des défauts rédhibitoires (absence de stationnement, charges élevées).

  • Maisons — Jusqu’à 13 % de remise dans les régions les plus favorables.
  • Appartements — Marges moyennes autour de 7,5 %, plus hautes hors zones tendues.
  • Point clé — Le levier principal reste l’état du bien et son positionnement prix/marché.
  • Conseil — Comparez toujours avec les biens vendus récemment pour appuyer votre offre.

Les régions où négocier rapporte le plus

Bretagne et Aquitaine : jusqu’à 13 % de remise

À l’été 2025, la Bretagne et l’Aquitaine se distinguent par des marges record sur les maisons, atteignant en moyenne 13 %. Ces territoires combinent un marché plus calme, des biens parfois éloignés des zones les plus dynamiques, et des délais de vente plus longs, ce qui renforce le pouvoir de négociation des acheteurs.

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Pour maximiser vos chances dans ces régions, ciblez les biens qui présentent un historique de mise en vente prolongé. Les vendeurs ayant déjà consenti à plusieurs baisses de prix sont généralement plus enclins à accepter une offre en dessous du prix affiché.

Astuce : appuyez votre argumentaire sur les statistiques locales : volume de ventes en recul, durée moyenne de transaction, et évolution des prix au m² sur les 12 derniers mois.

Bourgogne et Auvergne : des marges quasi identiques sur tous types de biens

En Bourgogne et en Auvergne, la marge de négociation atteint respectivement 12,1 % sur les maisons et 12,4 % sur les appartements. Ce phénomène s’explique par un marché équilibré où l’offre excède légèrement la demande, réduisant la pression sur les prix.

Les appartements anciens en centre-ville et les maisons de village nécessitant une rénovation sont particulièrement concernés. La clé est de présenter une estimation précise des travaux à réaliser pour justifier une réduction importante.

Exemple : un appartement de 100 m² affiché à 150 000 € avec des travaux estimés à 25 000 € peut légitimement se négocier à 130 000 €, voire moins si le vendeur souhaite vendre rapidement.

  • Bretagne/Aquitaine — Marges autour de 13 %, délais de vente plus longs.
  • Bourgogne/Auvergne — Marges similaires pour maisons et appartements (≈ 12 %).
  • Clé de succès — Utiliser les données locales pour étayer la demande de remise.
  • Opportunité — Cibler les biens avec un positionnement prix au-dessus du marché.

Les zones où il est plus difficile de négocier

Île-de-France : marché tendu et offre rare

En Île-de-France, la marge moyenne de négociation descend en dessous de 7 %, signe d’un marché encore tendu. La rareté des biens de qualité, notamment dans Paris intra-muros et dans les communes proches des transports, limite fortement les possibilités de remise.

Les acheteurs qui espèrent obtenir une réduction importante sur ce marché doivent souvent se tourner vers des biens nécessitant une rénovation ou moins bien situés. Les biens haut de gamme ou déjà bien positionnés se vendent généralement au prix demandé, voire au-dessus dans certains cas.

Astuce : pour réussir à négocier en Île-de-France, privilégiez les biens surévalués par rapport aux ventes récentes du secteur et soyez prêts à présenter des arguments chiffrés précis sur la décote justifiée.

Rhône-Alpes : marges sous les 6 %

La région Rhône-Alpes affiche les marges les plus basses de France, avec une moyenne inférieure à 6 %. La forte attractivité économique et touristique de villes comme Lyon, Annecy ou Grenoble entretient une demande soutenue, ce qui rend la négociation plus compliquée.

Dans ce contexte, les rabais significatifs ne sont envisageables que pour les biens atypiques, mal situés ou nécessitant de gros travaux. Les délais de vente y étant plus courts, les vendeurs n’ont pas toujours intérêt à revoir leur prix.

Exemple : à Lyon, un appartement bien situé avec un prix cohérent se vend souvent en quelques semaines, rendant toute négociation marginale. En revanche, un bien affiché au-dessus du marché peut parfois accepter une baisse ciblée de 3 à 5 %.

  • Île-de-France — Moins de 7 % de marge, marché tendu.
  • Rhône-Alpes — Marges sous 6 %, forte demande.
  • Stratégie — Se concentrer sur les biens surévalués ou nécessitant travaux.
  • Timing — Intervenir après plusieurs semaines sans offre sérieuse.
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Avis d’expert sur l’évolution du marché

Le risque d’une remontée des taux

Si les taux d’intérêt se maintiennent actuellement autour de 3 %, le marché reste attentif aux signaux économiques. Une remontée des taux pourrait rapidement réduire la capacité d’emprunt des acheteurs et inciter certains vendeurs à accepter des rabais plus importants pour conclure rapidement une vente.

Ce contexte rend la période actuelle particulièrement propice pour négocier, avant un éventuel durcissement des conditions de crédit. Les acheteurs disposant déjà de leur financement validé ont un avantage décisif pour imposer leurs conditions.

Astuce : présentez un dossier de financement complet dès la première offre. Un vendeur privilégiera souvent un acheteur fiable à un prix légèrement inférieur plutôt qu’un profil incertain au prix affiché.

Pourquoi agir rapidement peut être payant

Les données montrent que les marges de négociation sont au plus haut depuis plus de dix ans. Cependant, si la demande repart ou que l’offre se réduit, ces marges pourraient se resserrer rapidement, notamment dans les zones attractives.

Agir dès maintenant offre aux acheteurs un avantage certain, tout en leur permettant de disposer d’un choix de biens plus vaste qu’en phase de reprise. Attendre pourrait signifier moins d’options et des rabais plus limités.

Exemple : un acheteur ayant signé en Bretagne en juin 2025 a obtenu 12 % de remise sur une maison affichée à 250 000 €. Trois mois plus tard, une maison équivalente dans la même ville ne s’est négociée qu’à 8 % de remise, la demande ayant légèrement repris.

  • Risque — Remontée des taux pouvant réduire les marges.
  • Opportunité — Dossier de financement solide pour peser en négociation.
  • Timing — Agir avant reprise de la demande pour maximiser les remises.
  • Clé — Exploiter les données du marché local pour appuyer son offre.

FAQ

Quelle est la marge de négociation moyenne en 2025 ?

En France, la marge de négociation immobilière atteint en moyenne 9 % dans l’ancien, tous biens confondus. C’est un niveau record, en hausse de près de 39 % sur un an, qui traduit un rapport de force actuellement favorable aux acheteurs.

Quelles régions offrent les plus fortes réductions ?

Les plus gros rabais s’observent en Bretagne et en Aquitaine pour les maisons (≈13 %), ainsi qu’en Bourgogne et Auvergne pour les appartements (≈12 %). Ces régions présentent souvent un stock de biens plus important et des délais de vente plus longs.

Pourquoi les marges sont-elles plus élevées sur les maisons ?

Les maisons sont souvent plus chères à financer et à entretenir, ce qui peut rallonger leur délai de vente. Résultat : les vendeurs sont plus enclins à accorder des remises importantes, surtout lorsque le bien nécessite des travaux ou dispose d’un mauvais DPE.

Comment bien préparer une négociation immobilière ?

Pour maximiser vos chances :

  • Analyse du marché — Comparez les prix au m² avec les ventes récentes.
  • Travaux — Faites chiffrer les rénovations nécessaires par un professionnel.
  • Financement — Présentez un dossier complet et validé par la banque.
  • Argumentaire — Appuyez-vous sur le DPE, les nuisances et l’ancienneté de l’annonce.

Est-ce le bon moment pour négocier ?

Oui, car les marges sont au plus haut depuis plus de dix ans et les taux sont stabilisés. Toutefois, la situation pourrait évoluer rapidement en cas de remontée des taux ou de reprise de la demande. Agir dès maintenant peut permettre d’obtenir un meilleur prix et un choix de biens plus large.