Comment le gouvernement veut rééquilibrer le marché immobilier en France

Par Micheal Moulis le 30 octobre 2024 à 12:00

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Comment le gouvernement veut rééquilibrer le marché immobilier en France

L’immobilier en France est un secteur en perpétuelle adaptation. Le gouvernement a récemment annoncé de nouvelles mesures destinées à stimuler ce marché, tant pour les primo-accédants que pour les investisseurs. Ces initiatives visent non seulement à encourager la construction de nouveaux logements mais aussi à favoriser une répartition plus équitable des énergies utilisées pour chauffer ces habitations.

La généralisation du prêt à taux zéro

Une extension bénéfique aux maisons individuelles

Le prêt à taux zéro (PTZ) est une aide cruciale pour les primo-accédants souhaitant acheter leur premier logement.

Jusqu’à présent, ce dispositif était principalement limité aux zones tendues et excluait généralement les maisons individuelles.

Cependant, le gouvernement étend désormais cette mesure sur l’ensemble du territoire, incluant toutes les typologies de logements.

Cette généralisation permettra notamment de faire sortir de terre environ 15 000 logements supplémentaires d’ici 2025, apportant une bouffée d’air frais au marché immobilier français.

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Cette initiative devrait également générer environ 600 millions d’euros de TVA, contribuant ainsi significativement aux finances publiques tout en aidant les ménages à accéder plus facilement à la propriété.

Environ 40 000 PTZ sont prévus pour 2024 avec un total estimé à 900 millions d’euros étalés sur cinq ans.

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Impact financier et économique

Le PTZ généralisé représente une opportunité financière majeure pour les primo-accédants. En éliminant les intérêts sur une partie du prêt immobilier, il permet de réduire le coût global de l’emprunt.

Par ailleurs, cela pourrait inciter davantage de personnes à se lancer dans l’achat immobilier, dynamisant ainsi le secteur de la construction et ayant un effet boule de neige sur l’économie globale.

En termes économiques, l’extension du PTZ vise à équilibrer le marché immobilier entre les grandes métropoles et les zones moins peuplées.

Les régions auparavant défavorisées pourraient voir un afflux de nouveaux résidents, ce qui renforcerait la cohésion territoriale et soutiendrait le développement local.

Fin du dispositif Pinel

Conséquences pour les investisseurs locatifs

Le gouvernement met fin au dispositif Pinel, un mécanisme de défiscalisation pour les investissements locatifs, le 31 décembre prochain.

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Cette décision intervient après de nombreuses spéculations et discussions parmi les promoteurs immobiliers.

Ce dispositif avait permis de soutenir l’investissement locatif pendant plusieurs années, qui a produit des effets significatifs sur le marché immobilier français avec une contribution d’environ 25 milliards d’euros en dix ans.

Malgré un dernier espoir des promoteurs d’obtenir un sursis jusqu’au 31 mars pour les actes de vente, la date butoir restera en place pour la fin de l’année.

Il est donc crucial pour les investisseurs de finaliser leurs projets avant cette échéance pour bénéficier des avantages fiscaux offerts par le dispositif Pinel.

Nouvelles propositions pour compenser

Diverses alternatives ont été proposées pour combler le vide laissé par l’arrêt du dispositif Pinel.

Par exemple, une suggestion notable est l’exonération d’impôts sur les donations pour financer l’achat d’un logement neuf, pouvant atteindre 150 000 € par parent.

Une autre proposition vise à exonérer de droits de succession les acheteurs de logements neufs.

Ces nouvelles propositions cherchent à maintenir un certain dynamisme dans le marché de l’immobilier neuf, tout en évitant les dérives spéculatives.

Elles offrent aux familles des opportunités fiscales intéressantes pour faciliter l’accession à la propriété de leurs proches.

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Équilibre énergétique : gaz contre électricité

Pénalisation accrue du chauffage au gaz

Le mode de calcul du diagnostic de performance énergétique (DPE) actuel favorise grandement le chauffage au gaz par rapport à l’électricité.

C’est pourquoi le gouvernement cherche à apporter des assouplissements à cette réglementation.

L’objectif est de rétablir un équilibre plus juste entre les deux types de chauffage, pénalisant davantage les logements chauffés au gaz.

En ajustant ces critères, des milliers de logements actuellement considérés comme énergétiquement inefficaces pourraient voir leur classification améliorée.

Cela comporte de nombreux avantages, notamment pour les ménages économiquement défavorisés qui utilisent souvent des systèmes de chauffage électrique bon marché mais peu efficaces.

Interdiction de louer les logements énergivores G

À partir du 1er janvier 2025, les logements classés « G » sur l’échelle de performance énergétique seront interdits à la location.

Cette mesure impactera près de 250 000 appartements en copropriété, obligeant les propriétaires à réaliser des travaux de rénovation pour améliorer leur efficacité énergétique.

Cela soulève cependant des défis pratiques et financiers considérables pour les propriétaires. Beaucoup d’entre eux auront besoin de soutien et d’incitations pour entreprendre les rénovations nécessaires.

Malgré ces obstacles, cette initiative vise à long terme une amélioration substantielle de la qualité des logements en France et une réduction des dépenses énergétiques inutiles.

  • Soutien accru pour l’amélioration des performances énergétiques.
  • Encouragement à l’utilisation de sources d’énergie plus propres et efficaces.
  • Inclusion de tous types de logements dans les aides gouvernementales.