Crise du logement : la CNL critique sévèrement le nouveau statut de bailleur privé

Par Baptiste BIALEK le 18 novembre 2025 à 19:45

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Crise du logement : la CNL critique sévèrement le nouveau statut de bailleur privé

Le nouveau statut de bailleur privé relance le débat sur la fiscalité immobilière : présenté comme un levier pour favoriser les loyers abordables, il est pourtant jugé par la CNL comme un avantage fiscal de plus accordé aux propriétaires, en pleine crise du logement.

Le statut de bailleur privé

Une incitation fiscale pour louer à loyers maîtrisés

Le statut de bailleur privé vise à encourager la location à des niveaux modérés en échange d’un abattement fiscal. L’objectif affiché est de stimuler l’offre dans les zones tendues.

Le dispositif propose une réduction d’impôt proportionnelle à l’effort consenti sur le loyer. Vous profitez d’un cadre standardisé, pensé pour attirer davantage d’investisseurs.

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Selon le gouvernement, cette incitation doit aider à remettre sur le marché des logements inoccupés. L’idée est d’allier rentabilité contrôlée et utilité sociale.

Pourquoi le gouvernement défend cette réforme

Les pouvoirs publics estiment que le marché privé peut compléter l’action des bailleurs sociaux. Ils misent sur une mobilisation plus large des propriétaires particuliers.

Le discours officiel met en avant l’urgence d’élargir l’offre locative. Le statut est présenté comme un levier rapide, sans création de nouvelles charges pour l’État.

Le gouvernement affirme que l’avantage fiscal est compensé par un engagement réel sur les loyers. Il s’agit, selon lui, d’un équilibre entre incitation et régulation.

Les critiques de la CNL

Les précédents dispositifs de défiscalisation pointés du doigt

La CNL rappelle que plusieurs dispositifs fiscaux ont déjà soutenu les propriétaires privés. Pour elle, ces mesures n’ont jamais permis d’enrayer la crise du logement.

L’association souligne que les avantages cumulés représentent des montants élevés. Elle considère que ces investissements n’ont pas généré l’offre attendue.

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Les analyses citées évoquent des niches fiscales importantes. Elles alimentent l’idée d’un modèle qui favorise avant tout les propriétaires.

Logement social, expulsions, crise : les chiffres rappelés

La CNL met en avant la hausse marquée des expulsions locatives. Ce volume illustre, selon elle, une situation sociale tendue et persistante.

Les données sur la construction de logements sociaux inquiètent l’association. Elle rappelle qu’un faible niveau de production accentue les difficultés.

Pour la CNL, le marché privé ne peut résoudre une crise aussi large. Elle insiste sur la nécessité de renforcer durablement les acteurs publics.

Quels impacts possibles pour les bailleurs sociaux

La baisse annoncée de la RLS

La réduction de la RLS allégerait une charge importante pour les bailleurs sociaux. Cette mesure offrirait un peu de marge à des opérateurs déjà fragilisés.

Le dispositif actuel ponctionne une part notable de leurs revenus. Une baisse partielle constitue un signal positif, mais reste limitée.

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Selon la CNL, cet ajustement n’apporte qu’une réponse partielle. Les besoins de financement demeurent élevés pour moderniser le parc.

Ce que la CNL réclame pour relancer la construction

La CNL demande de mettre fin aux ponctions qui freinent les investissements. Elle estime qu’un retour complet des fonds renforcerait la capacité d’action.

L’association souhaite une relance massive de la construction sociale. Elle considère que ce levier est indispensable pour répondre aux besoins croissants.

Pour elle, seules des ressources pérennes permettront de garantir un service adapté. La priorité reste de soutenir durablement les bailleurs sociaux.