Crédits immobiliers : la mauvaise nouvelle qui inquiète les acheteurs en 2025

Par Micheal Moulis le 03 septembre 2025 à 11:45

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Crédits immobiliers : la mauvaise nouvelle qui inquiète les acheteurs en 2025

Les taux immobiliers ont cessé de baisser et pourraient remonter avec l’instabilité politique. Vous achetez bientôt ? Gagnez du temps : comprenez ce qui pousse les taux, les signaux des banques et les gestes concrets pour sécuriser un financement au meilleur coût, tant qu’il est encore possible.

La tendance des taux immobiliers en septembre 2025

Pourquoi les taux se stabilisent après des mois de baisse

Après une longue période de recul, les taux des crédits immobiliers se sont stabilisés en août 2025. Cette accalmie a marqué un point de rupture avec la tendance baissière observée depuis fin 2023. Les banques ont cessé d’appliquer des baisses successives, signalant qu’un plancher a probablement été atteint.

En pratique, cette stabilisation traduit une certaine prudence des établissements financiers. Après avoir cherché à relancer la production de crédits, les banques semblent désormais ajuster leur stratégie. Les conditions de financement restent correctes, mais les marges de manœuvre s’amenuisent pour les emprunteurs.

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Le rôle de la BCE et des OAT 10 ans

La Banque centrale européenne (BCE) joue un rôle clé dans ce contexte. En laissant ses taux inchangés en juillet, elle a contribué à calmer les anticipations de marché. Toutefois, cette décision ne garantit pas une stabilité durable des taux immobiliers, qui dépendent aussi d’autres facteurs économiques.

Parmi ces éléments, l’Obligation assimilable du Trésor (OAT) 10 ans occupe une place essentielle. Cet indicateur, reflétant le coût d’emprunt de l’État français, influence directement les barèmes bancaires. Or, il est passé de 3,20 % en début d’année à plus de 3,50 % fin août, signalant une tendance haussière.

Pour les futurs acheteurs, cette évolution signifie que les conditions actuelles pourraient ne pas durer. Une hausse progressive des taux est déjà intégrée dans les stratégies de certaines banques, qui ajustent discrètement leurs barèmes depuis l’été.

Instabilité politique et impact sur les crédits

Le risque d’une hausse liée à la situation gouvernementale

L’incertitude politique en France, liée au vote de confiance annoncé pour début septembre, pèse sur les marchés financiers. Une éventuelle chute du gouvernement accentuerait la volatilité des taux d’emprunt d’État. Les investisseurs exigeraient alors une prime de risque plus élevée, ce qui ferait grimper l’OAT 10 ans.

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Comme les banques utilisent fréquemment cet indicateur pour définir leurs barèmes, toute hausse de l’OAT se répercute tôt ou tard sur les crédits immobiliers. Contrairement à 2024, où elles absorbaient une partie des variations, elles sont aujourd’hui moins enclines à le faire.

Ce que disent les courtiers et les banques

Selon les courtiers, les établissements anticipent déjà des ajustements. Une hausse de 0,10 à 0,20 point est évoquée, ce qui porterait le taux moyen à 3,40 % sur 15 ans, contre 3,20 % en août. Pour un ménage empruntant plusieurs centaines de milliers d’euros, l’impact est significatif.

Les banques, déjà proches de leurs objectifs annuels, n’ont plus la même nécessité de prêter à tout prix. Elles se montrent plus sélectives, surtout face aux profils jugés fragiles. Cette prudence pourrait renforcer le sentiment d’attentisme chez les acheteurs.

Les courtiers recommandent donc de rester vigilants. Même si les taux ne s’envolent pas brutalement, la tendance haussière semble enclenchée. Pour les acquéreurs, attendre pourrait signifier perdre une opportunité de financement à un coût encore compétitif.

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Stratégies pour emprunter malgré la hausse

Comparer et négocier son crédit immobilier

Face à la remontée des taux, la première stratégie consiste à comparer activement les offres. Chaque banque applique sa propre politique commerciale, ce qui peut générer des écarts notables. Un même profil peut obtenir plusieurs propositions avec des conditions différentes.

La négociation reste également un levier essentiel. Présenter un dossier complet et stable augmente vos chances d’obtenir une décote. Les courtiers rappellent que la transparence et la qualité des justificatifs renforcent la crédibilité de votre demande.

Apports, aides et dispositifs à mobiliser

Un apport personnel plus élevé permet de réduire le montant emprunté et de rassurer la banque. Les ménages capables de mobiliser 20 % du prix du bien ont généralement accès à de meilleures conditions.

Parallèlement, certaines aides comme le Prêt à Taux Zéro (PTZ) ou les prêts bonifiés locaux peuvent faire la différence. Elles réduisent le coût global de l’opération et compensent partiellement la hausse des taux du marché.

Enfin, ajuster la durée du crédit reste une piste à explorer. Un emprunt plus court augmente les mensualités, mais limite le coût total. En période de tension, cette stratégie permet de sécuriser son projet tout en maîtrisant son budget.

En combinant comparaison, apport optimisé et aides disponibles, les acheteurs gardent la possibilité de financer leur projet immobilier malgré un contexte moins favorable.