Immobilier : les taux pourraient enfin baisser, faut-il en profiter ?

Par Micheal Moulis le 24 novembre 2025 à 09:32

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Immobilier : les taux pourraient enfin baisser, faut-il en profiter ?

Novembre 2025 marque une pause sur les taux immobiliers : stabilité moyenne, légères baisses dans certaines banques, écarts qui se creusent selon les profils. Faut-il sécuriser votre financement avant 2026 ? Voici les chiffres, les tendances et nos leviers concrets pour emprunter au meilleur coût.

Les taux moyens du moment

Évolution des taux sur 15, 20 et 25 ans

Les derniers chiffres du Crédit Logement/CSA confirment une stabilisation des taux immobiliers. En octobre, la moyenne s’établit à 3,14 %, contre 3,12 % en septembre. Sur 15 ans, les taux restent à 3,04 %, tandis que les durées de 20 et 25 ans affichent respectivement 3,17 % et 3,22 %.

Cette relative stabilité traduit une période d’ajustement. Après deux années de hausse continue, les banques cherchent à préserver la solvabilité des ménages tout en consolidant leurs marges. Le contexte macroéconomique – inflation contenue, taux d’emprunt d’État plus calmes – leur permet de ralentir le rythme des augmentations.

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Les emprunteurs aux revenus stables et disposant d’un bon apport continuent d’obtenir les meilleurs barèmes, souvent inférieurs à 3,1 %. Les profils plus risqués, eux, se voient appliquer des taux supérieurs à 3,8 %, voire 4 % selon les établissements.

Les écarts entre banques et profils d’emprunteurs

En novembre, les disparités entre établissements s’accentuent. Certaines banques comme La Banque Postale ou le Crédit Agricole affichent des réductions allant jusqu’à 0,2 %, tandis que d’autres, plus prudentes, maintiennent leurs barèmes inchangés. Résultat : un marché fragmenté où les taux varient de 3,10 % à 3,89 % sur 20 ans.

Pour les primo-accédants, ce contexte ouvre des opportunités de négociation. En jouant sur la durée du prêt, la domiciliation des revenus ou l’assurance emprunteur, il reste possible d’obtenir des conditions compétitives, notamment avant la reprise annoncée pour 2026.

Globalement, cette accalmie pourrait signaler le début d’une phase de normalisation, avant une éventuelle relance du marché immobilier au premier trimestre 2026.

Tendances pour la fin de 2025 et le début de 2026

Pourquoi certaines banques baissent leurs taux

Après un été marqué par la prudence, plusieurs établissements ont choisi de baisser leurs taux de crédit dès novembre. Objectif : relancer la demande avant 2026 et capter de nouveaux emprunteurs. Cette stratégie s’explique aussi par la détente des taux d’emprunt d’État, qui réduit le coût de financement des banques.

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Les acteurs les plus dynamiques misent sur la reprise : ils souhaitent redémarrer 2026 avec un volume de crédits en hausse, après une année 2025 déjà marquée par +40 % de production selon Vousfinancer. À l’inverse, d’autres institutions préfèrent maintenir leurs marges pour renforcer leurs fonds propres face aux incertitudes géopolitiques.

Cette dualité crée un marché à deux vitesses, où le profil de l’emprunteur devient un levier central de négociation. Un dossier solide – apport conséquent, revenus stables, taux d’endettement bas – reste la clé pour décrocher un taux compétitif.

Perspectives du marché immobilier et conditions d’accès au crédit

Les prochains mois devraient rester marqués par une stabilité globale des taux, autour de 3,1 % à 3,3 %. Les experts anticipent une éventuelle baisse limitée début 2026, sous réserve que l’inflation reste maîtrisée et que la Banque centrale européenne maintienne sa politique prudente.

En parallèle, les conditions d’octroi demeurent strictes : respect du taux d’endettement à 35 %, durée maximale de 25 ans et exigence d’un reste à vivre suffisant. Cependant, les courtiers notent une plus grande souplesse sur certains dossiers familiaux ou à haut potentiel patrimonial.

Pour les acheteurs, la fin d’année représente donc un moment charnière : agir avant la reprise de 2026 peut encore permettre de verrouiller un bon taux et de sécuriser son projet immobilier à long terme.

Conseils pour emprunter au meilleur taux

Les stratégies pour négocier son prêt avant 2026

Pour obtenir le meilleur taux avant la reprise de 2026, il est essentiel de préparer son dossier avec rigueur. Les banques valorisent la stabilité : revenus réguliers, faible endettement et apport supérieur à 10 %. Réduire ses crédits en cours et soigner son profil bancaire (aucun découvert) renforce la crédibilité auprès des prêteurs.

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Comparer les offres reste indispensable. Les simulateurs en ligne permettent d’identifier les barèmes les plus compétitifs et d’ajuster la durée de l’emprunt. Jouer sur la modularité du prêt ou sur le choix de l’assurance emprunteur peut aussi réduire sensiblement le coût global.

Anticiper la signature avant la fin de l’année peut se révéler stratégique : certaines banques bouclent leurs objectifs commerciaux avec des offres ponctuelles, parfois sous les 3,1 % pour les meilleurs profils.

Le rôle du courtier et de la concurrence bancaire

Faire appel à un courtier immobilier demeure un atout décisif. Grâce à ses accords avec plusieurs établissements, il accède à des conditions préférentielles souvent inaccessibles au grand public. De plus, il peut défendre le dossier auprès des banques hésitantes et ajuster les paramètres (durée, taux fixe ou mixte, garanties).

Multiplier les demandes de prêt auprès de différents réseaux permet de stimuler la concurrence. Cette mise en compétition pousse les banques à réévaluer leurs marges, surtout quand le dossier est solide et bien argumenté.

Enfin, pensez à renégocier votre assurance de prêt : elle peut représenter jusqu’à 30 % du coût total du crédit. Un changement d’assureur peut ainsi réduire la mensualité sans toucher au taux nominal.

Emprunter reste possible dans de bonnes conditions en novembre 2025, à condition d’adopter une approche proactive et bien informée.