Succession immobilière : 4 cas où vous pouvez être exonéré de taxe foncière

Par Micheal Moulis le 04 juillet 2025 à 12:00

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Succession immobilière : 4 cas où vous pouvez être exonéré de taxe foncière

Lorsqu’un décès survient au sein d’un couple, de nombreuses interrogations émergent concernant la gestion du patrimoine commun. Parmi les préoccupations majeures figure la taxe foncière sur les biens immobiliers partagés. Qui doit s’en acquitter ? Comment répartir les parts entre héritiers ? Quelles démarches entreprendre auprès de l’administration fiscale ? Explorer ces questions permet d’anticiper sereinement cette étape délicate, tout en évitant des complications inattendues.

Comprendre ce qui change pour la taxe foncière après un décès

La disparition d’un conjoint propriétaire d’un bien immobilier entraîne une redistribution immédiate des responsabilités liées aux taxes locales.

La taxe foncière, due chaque année par le ou les propriétaires d’un logement ou terrain, ne disparaît pas même si le nom du défunt figure encore sur l’avis d’imposition envoyé par le fisc.

Les maisons individuelles, appartements ou terrains bâtis restent assujettis à la taxe, quel que soit le contexte familial.

Ce sont désormais les nouveaux propriétaires légaux du bien qui deviennent responsables dès l’ouverture de la succession.

La période juridique de transfert peut parfois semer le doute ou retarder certains paiements, mais il est essentiel de clarifier rapidement la situation avec les impôts afin d’éviter toute pénalité ultérieure.

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Qui supporte réellement la charge fiscale après la disparition d’un époux ?

Après un décès, la propriété du bien doit être analysée précisément. Lorsque le patrimoine était détenu en commun, c’est fréquemment le conjoint survivant qui hérite immédiatement ou devient usufruitier.

Dans ce cas, il bénéficie de la jouissance du bien, pouvant l’occuper ou le louer, sans en posséder la pleine propriété.

Concrètement, le statut d’usufruitier attribue aussi la responsabilité intégrale de régler la taxe foncière chaque année.

Cette règle découle directement de la fiscalité française.

Si plusieurs personnes héritent du bien en commun (enfants, descendants, autres ayants droit), la cotisation peut être répartie entre elles, selon un accord commun ou selon les modalités définies par le notaire en charge de la succession.

Comment s’organise la transmission patrimoniale ?

La première démarche consiste à informer le centre des impôts de la modification de la situation familiale.

Les avis d’imposition continuent souvent d’arriver au nom du défunt pendant le règlement de la succession.

Cependant, ils doivent être réglés dans les délais, car l’impôt constitue légalement une dette de la succession.

Le notaire joue ici un rôle central : il vérifie la disponibilité des sommes nécessaires parmi les actifs successoraux avant d’effectuer le paiement.

En l’absence de désaccord entre les héritiers, un règlement unique de la taxe, prélevé directement sur les fonds de la succession, simplifie grandement la gestion administrative.

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Cette méthode évite de multiplier les transactions bancaires ou de solliciter des avances financières auprès des héritiers, parfois nombreux.

Quels cas particuliers distinguer ?

Certaines situations rendent la gestion plus complexe.

Par exemple, si le bien doit être vendu avant la clôture de la succession, la taxe foncière reste à la charge des héritiers jusqu’au changement officiel de propriétaire chez le notaire.

De plus, lorsque plusieurs enfants héritent d’un même bien, chacun demeure solidairement responsable du paiement total, sauf accord privé sur la répartition du coût.

Il arrive également que, par commodité, un seul héritier assure la gestion des versements à l’administration pendant toute la procédure.

Un remboursement entre ayants droit pourra ensuite être organisé, par accord amiable ou avec l’aide d’un professionnel du droit successoral.

Dégrèvements et exonérations : quelles solutions après une succession ?

Le système fiscal français prévoit plusieurs moyens d’alléger, voire de supprimer, la taxe foncière dans certaines circonstances.

Ces dispositifs intéressent particulièrement les personnes âgées récemment endeuillées ou fragilisées financièrement par le décès.

Divers statuts donnent accès à une exonération totale si la résidence principale est concernée : seniors de plus de 75 ans, bénéficiaires d’allocations de solidarité (personnes âgées ou invalides), ainsi que détenteurs de l’allocation adulte handicapé ont intérêt à vérifier leur éligibilité.

À cela s’ajoute la possibilité pour certains revenus modestes d’obtenir des avantages similaires, selon des seuils actualisés chaque année par les pouvoirs publics.

  • Exonération totale : senior de plus de 75 ans occupant le logement, bénéficiaire d’une aide sociale spécifique ou handicap reconnu.
  • Dégrèvement partiel : prévu pour les personnes âgées de 65 à 75 ans dont les ressources fiscales sont inférieures à un plafond fixé annuellement.
  • Gestion centralisée : possibilité pour les héritiers de confier le paiement de la taxe au notaire, avec accord collectif, via les liquidités de la succession.
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Pour bénéficier de ces dispositifs, il faut adresser une demande au service des impôts, accompagnée des pièces justificatives et, le cas échéant, d’une déclaration sur l’honneur.

Le revenu fiscal de référence sert généralement de base à l’examen de la situation individuelle, facilitant ou non l’attribution de l’avantage demandé.

Pour éviter toute mauvaise surprise, il est conseillé de consulter le barème annuel des plafonds et les conditions d’attribution.

Cela réduit les risques d’oubli lors de la constitution du dossier ou de retard dans sa prise en compte par l’administration.

Anticiper et fluidifier la succession : les bons réflexes à adopter

Maîtriser toutes les étapes liées au règlement de la taxe foncière dans le cadre d’une succession requiert organisation et accompagnement adapté.

L’intervention rapide d’un notaire apporte une sécurité supplémentaire, surtout lorsque les héritiers sont nombreux ou dispersés.

Il coordonne la répartition équitable des charges, veille aux intérêts patrimoniaux des ayants droit et garantit le respect des délais administratifs.

Signaler clairement le décès au centre des finances publiques accélère le traitement du dossier et l’ajustement de la taxation.

Préparer les justificatifs, anticiper la question des exonérations et collaborer efficacement avec la famille facilitent largement le processus, permettant ainsi d’aborder cette période difficile avec davantage de sérénité.