Immobilier en 2024 : ce que cache la baisse des taux pour les emprunteurs

Par Micheal Moulis le 19 novembre 2024 à 12:00

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Immobilier en 2024 : ce que cache la baisse des taux pour les emprunteurs

Alors que l’année 2024 avance, le marché du crédit immobilier en France continue de susciter de nombreuses interrogations. Les données récentes de la Banque de France et d’autres organismes montrent une situation contrastée pour les emprunteurs potentiels. Entre les exigences accrues en apport personnel et les fluctuations des taux d’intérêt, il est crucial de comprendre les dynamiques actuelles qui influencent ce secteur important de l’économie.

Les tendances récentes du marché des crédits immobiliers

Un ralentissement perceptible depuis 2022

Selon la Banque de France, le montant total des nouveaux crédits à l’habitat a atteint 9,6 milliards d’euros en septembre 2024, affichant une légère hausse de 3,2 % par rapport au mois précédent.

Néanmoins, ce chiffre reste nettement inférieur à la moyenne mensuelle des dix dernières années, qui avoisine les 14 milliards d’euros.

Si cette tendance se poursuit, l’année 2024 pourrait bien être la plus faible en termes de crédits immobiliers depuis 2014.

Pour donner un peu de perspective, en 2022, environ 25 milliards d’euros avaient été octroyés, marquant ainsi une année record.

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La baisse actuelle souligne les défis persistants auxquels sont confrontés tant les banques que les emprunteurs dans le contexte économique actuel.

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Exigences en apport personnel et impacts sur la demande

L’Observatoire Crédit Logement/CSA met en lumière la difficulté d’accès au marché pour de nombreux acheteurs potentiels.

Un apport personnel initial élevé reste une barrière significative, non seulement pour les ménages modestes, mais également pour certains foyers aux revenus plus élevés.

Cette exigence agit comme un facteur dépressif puissant sur la demande globale, rendant l’achat immobilier moins accessible pour de nombreux Français.

Cependant, une petite reprise semble s’amorcer. En octobre 2024, la production de crédits a enregistré une augmentation de 16,3 % selon le même observatoire.

Les courtiers n’ont pas manqué de signaler une hausse conséquente des demandes de financement. Malgré tout, cette amélioration devra se confirmer sur plusieurs mois avant de pouvoir parler d’une véritable relance du secteur.

Évolutions des taux d’intérêt

Des taux en légère baisse

En novembre 2024, les taux affichés pour les crédits immobiliers ont connu une nouvelle baisse allant de 0,05 % à 0,15 %, variant selon les établissements financiers, les profils des emprunteurs et les durées des prêts.

Actuellement, ces taux se situent en moyenne autour de 3,20 % pour des durées de 15 ans, 3,40 % pour 20 ans, et 3,30 % pour 25 ans hors assurances.

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Néanmoins, il est bon de rappeler que ces chiffres ne sont que des moyennes avant négociations. Pour certains dossiers spécifiques où les emprunteurs peuvent fournir des contreparties intéressantes, les taux finaux pourraient être légèrement inférieurs.

La prévision est que les taux continueront de se rapprocher des 3 % d’ici la fin de l’année, mais là encore, cela dépendra énormément des conditions économiques globales et des politiques des banques.

Augmentation des prises de contact des acquéreurs

Depuis juillet 2024, les prises de contact des acquéreurs avec les agences immobilières sont en hausse, même si beaucoup demeurent prudents quant à la concrétisation de leur projet.

Guillaume Martinaud, président du réseau Orpi, confirme cette tendance tout en soulignant la circonspection des acheteurs face aux incertitudes économiques actuelles.

De son côté, la plateforme d’annonces Bien’ici rapporte une forte reprise de fréquentation en septembre 2024, avec 17 millions de visiteurs.

Ces indicateurs semblent prometteurs, mais ils devront se traduire par des transactions effectives pour avoir un impact réel sur le marché.

Les disparités régionales et leurs effets

Recul global des prix immobiliers

Sur une année glissante, on observe une baisse moyenne des prix de l’immobilier de 2,6 %. Toutefois, cette moyenne nationale masque des différences régionales notables.

Certains marchés locaux connaissent des baisses plus prononcées tandis que d’autres restent relativement stables ou même voient une légère augmentation des prix.

Les notaires soulignent que cette baisse tend à s’atténuer progressivement. Ce phénomène pourrait indiquer une stabilisation future, surtout si les conditions économiques générales ne se détériorent pas davantage.

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Baisse des permis de construire et démarrages de chantiers

Fin septembre 2024, le nombre de permis de construire était en recul de 9,4 % sur un an, atteignant son niveau le plus bas depuis 2015.

Encore plus préoccupant est le nombre de démarrages de chantiers de logements, qui se trouve à son plus faible niveau depuis l’an 2000.

Ces chiffres indiquent non seulement une contraction de l’offre future de logements, mais aussi des difficultés structurelles dans le secteur de la construction.

Ces éléments doivent être pris en compte par les décideurs politiques et les acteurs du marché afin de trouver des moyens efficaces pour stimuler ce secteur vital. Des mesures incitatives pourraient peut-être permettre une relance graduelle.

Perspectives et recommandations

Optimiser son dossier de prêt

Pour naviguer dans cet environnement complexe, les emprunteurs doivent veiller à optimiser leurs dossiers. Cela inclut notamment de bien structurer leur apport personnel, d’améliorer leur capacité d’épargne et de soigner leur historique financier.

  • Structurer un apport personnel adéquat pour répondre aux exigences des banques.
  • Améliorer sa capacité d’épargne pour augmenter ses chances d’obtenir un crédit favorable.
  • Maintenir un bon score de crédit en évitant les incidents de paiement.

S’informer auprès des professionnels

Il est judicieux de consulter des courtiers ou des conseillers financiers pour bénéficier de leur expertise.

Ces professionnels peuvent aider à négocier les meilleures conditions possibles et orienter les emprunteurs vers les solutions les plus adaptées à leur profil spécifique.

Dans un marché fluctuant, chaque détail compte pour réussir son achat immobilier, qu’il s’agisse des taux d’intérêt ou des modalités d’apport personnel.

Une bonne préparation et un suivi rigoureux des évolutions du marché permettront de maximiser ses chances de succès.

Sources