Propriétaires de la villa du clip « Moulaga » réclament plus de 100 M€

Par Baptiste BIALEK le 05 octobre 2025 à 06:45

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Propriétaires de la villa du clip « Moulaga » réclament plus de 100 M€

Une villa varoise filmée dans le clip « Moulaga » sans accord présumé : les propriétaires demandent plus de 100 M€ et engagent une procédure contre plusieurs acteurs. Que s’est-il vraiment passé et que risque chacun ? Décodage rapide, point par point.

L’affaire autour de la villa du clip « Moulaga »

Comment la maison s’est retrouvée dans le clip

En 2019, Jul et Heuss L’Enfoiré tournent leur clip « Moulaga », devenu viral avec des centaines de millions de vues. Une villa varoise apparaît en arrière-plan, sans que ses propriétaires en soient informés. Selon leur avocat, aucun contrat ni autorisation n’avait été signé pour ce tournage.

La demeure aurait été réservée via une plateforme spécialisée dans les biens de prestige. Les propriétaires affirment ne pas avoir été informés de l’usage prévu. Pour eux, la villa n’avait pas vocation à accueillir des projets médiatiques, encore moins un clip musical mondialement diffusé.

Les raisons de la plainte et les acteurs visés

Face à cette situation, la famille a décidé d’assigner plusieurs parties : Google France, maison mère de YouTube, le producteur du clip, et la plateforme de location. Leur objectif : obtenir réparation pour une utilisation jugée abusive et non consentie de leur bien.

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L’avocat souligne aussi le préjudice moral. Depuis la sortie du clip, la villa est devenue reconnaissable. Des passants et fans s’y arrêtent régulièrement, perturbant la tranquillité quotidienne de la famille. Cette notoriété subie est au cœur de la procédure engagée.

Des propriétaires qui dénoncent un préjudice colossal

La demande de dédommagement record (plus de 100 millions €)

Les propriétaires ont chiffré leur préjudice à plus de 106,7 millions d’euros. Ce montant repose sur le nombre de vues accumulées par le clip « Moulaga », qui dépasse aujourd’hui les 200 millions sur YouTube. Selon la famille, chaque visionnage contribue à la notoriété indue de leur bien.

La somme pourrait évoluer au fil de la procédure, car le compteur de vues continue de grimper. L’avocat explique que ce calcul vise à refléter la portée colossale de l’exposition, bien au-delà d’une simple location ponctuelle.

Conséquences pour la famille depuis la diffusion

Depuis la parution du clip, la famille affirme vivre un véritable bouleversement. Des curieux s’arrêtent régulièrement devant la propriété, certains allant jusqu’à sonner ou prendre des photos, générant un sentiment d’intrusion constant.

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Pour les propriétaires, cette notoriété soudaine s’apparente à une atteinte à la vie privée. Le contraste est fort : une résidence censée rester paisible est devenue un lieu de curiosité lié à l’univers du rap français.

Un feuilleton judiciaire encore en cours

Première décision du tribunal judiciaire de Toulon

Le 9 septembre, le tribunal judiciaire de Toulon a rendu une première décision. L’action contre Google France a été jugée irrecevable, car la juridiction compétente est celle de Google Ireland. Cette étape n’a donc pas permis aux propriétaires d’obtenir gain de cause immédiat.

L’affaire n’est toutefois pas close. Les plaignants ont aussitôt réorienté leur démarche vers la filiale irlandaise, afin de poursuivre leur demande d’indemnisation devant l’instance compétente.

La suite de la procédure et les enjeux financiers

Le dossier s’annonce long et complexe. Les responsabilités devront être réparties entre la plateforme de location, la société de production et YouTube. Chaque acteur pourra tenter de limiter sa part de responsabilité.

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Au-delà du cas particulier, cette affaire soulève une question plus large : jusqu’où va le droit des propriétaires face à l’utilisation médiatique de leurs biens ? Le jugement final pourrait créer un précédent pour d’autres litiges liés aux tournages non autorisés.