Les taux ont cessé de baisser et pourraient remonter en 2026. Quel effet sur votre pouvoir d’achat si vous achetez pour la première fois ? Nous décodons l’impact chiffré, les risques à venir et les leviers pour préserver votre budget dès maintenant.
Une année 2025 sous le signe de la stabilité des taux
Un léger recul après les fortes hausses de 2023-2024
Après deux années de tension sur les marchés financiers, l’année 2025 marque une accalmie bienvenue pour les emprunteurs. Les taux moyens des crédits immobiliers se sont stabilisés autour de 3,08 % au deuxième trimestre, selon l’Observatoire Crédit Logement/CSA. Cette évolution met fin à la spirale haussière qui avait débuté fin 2022.
Cette stabilité traduit un rééquilibrage entre les politiques bancaires et la demande de financement. Les primo-accédants, longtemps freinés par le coût du crédit, peuvent à nouveau envisager un achat, à condition d’avoir un bon dossier et un apport solide.
Les raisons de cette accalmie : inflation maîtrisée, BCE prudente
La détente observée s’explique par la baisse progressive de l’inflation en Europe. En parallèle, la Banque centrale européenne a choisi de maintenir ses taux directeurs, créant un climat de confiance relatif pour les établissements prêteurs. Cette attitude prudente contribue à stabiliser le marché du crédit.
Les établissements financiers restent toutefois vigilants. Les marges de manœuvre demeurent faibles, et le moindre signal macroéconomique négatif pourrait relancer la hausse. Pour l’heure, 2025 apparaît comme une fenêtre favorable à l’emprunt avant un probable durcissement.
2026 : vers une nouvelle remontée des taux de crédit immobilier ?
Les prévisions de l’Observatoire Crédit Logement/CSA
Les experts anticipent une reprise de la hausse dès le début de l’année 2026. Selon l’Observatoire Crédit Logement/CSA, le taux moyen pourrait atteindre 3,40 % fin 2026, contre 3,08 % fin 2025. Cette tendance s’explique par le durcissement des conditions de financement et la hausse de l’OAT à 10 ans, baromètre de référence pour les banques.
La politique monétaire de la BCE joue également un rôle clé. Après plusieurs baisses successives, l’institution a décidé de marquer une pause, signalant que la période de crédit bon marché touche à sa fin. Le message est clair : la stabilité actuelle ne durera pas éternellement.
L’impact direct sur le budget des primo-accédants
Une hausse de seulement 0,3 point peut réduire la capacité d’achat de plusieurs milliers d’euros pour un même revenu. Pour un prêt de 250 000 €, une augmentation de taux de 3 % à 3,4 % représente près de 50 € de mensualité supplémentaire. Un écart qui peut suffire à faire sortir un ménage du marché.
Les primo-accédants sont donc les premiers exposés. Sans dispositifs de soutien au logement ni allègement fiscal prévu en 2026, leur marge de manœuvre financière risque de se contracter sensiblement.
Faut-il acheter avant la hausse des taux ?
Les opportunités du second semestre 2025
Avec des taux encore inférieurs à 3,5 %, le second semestre 2025 apparaît comme une période stratégique pour acheter. Les conditions restent favorables aux emprunteurs solides, et certaines banques proposent encore des taux réduits pour les meilleurs profils. Attendre 2026 pourrait au contraire entraîner une hausse du coût global du crédit.
Les prix de l’immobilier, bien qu’en légère progression, demeurent contenus. Dans plusieurs régions, la hausse annuelle reste inférieure à 2 %. En combinant taux stables et prix maîtrisés, les acheteurs bénéficient d’un pouvoir d’achat optimisé, notamment pour un premier investissement.
Pouvoir d’achat, prix et stratégies d’emprunt gagnantes
Pour préserver votre budget, il est essentiel de soigner votre dossier avant toute demande de prêt : apport personnel, stabilité professionnelle, taux d’endettement maîtrisé. Ces éléments renforcent votre position face aux banques et facilitent l’obtention du meilleur taux.
Certains profils choisissent déjà de renégocier leurs offres ou de bloquer un taux fixe avant la reprise attendue. D’autres profitent encore des aides comme le PTZ 2025, dont les conditions restent attractives. Acheter avant la hausse, c’est donc anticiper intelligemment un cycle moins favorable à venir.